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Que reste-t-il de notre… Rencontre 2000 ?

Si les lecteurs des Cahiers pédagogiques qui ont fait leurs premiers pas à la Rencontre de cet été ont été d’emblée conquis par la chaleur humaine et la convivialité, ils ont bien vite perçu qu’elles n’étaient que le substrat sur lequel pouvaient germer les idées neuves. Échanges, confrontations, débats, lors des ateliers thématiques du matin, se prolongent pendant le déjeuner puis lors des activités de l’après-midi, tant « l’essentiel » et le « périphérique » ont gagné notre esprit. Parce que c’est du cœur de nous-mêmes qu’on extirpe ce vécu professionnel : quelle place est-ce que je laisse à la créativité dans ma pratique quotidienne ? Comment clarifier mes choix implicites, faire preuve d’imagination sans perdre le cap de la rationalité ? Les échanges de pratiques, de points de vue, sont des actes de dévoilement au cours desquels on pose beaucoup plus que la toge professorale ; et ce n’est que l’assurance d’être entendu sans être jugé, la perception de cette confiance du groupe pour chacun d’entre nous qui permet que les problèmes fondamentaux de l’éducation soient abordés, pensés et éclairés des hypothèses des participants.

Les Rencontres d’été sont également une somme de rencontres minuscules, brins épars en début de semaine qui finissent par tisser l’étoffe douce et chaude d’un mouvement pédagogique riche de ses diversités et des nouveaux fils de soi que les derniers entrés posent sur le métier.

La semaine écoulée, on repart grandi sans être capable d’évaluer le gain. On est un peu plus conscient de la nécessité de remettre en question certaines de nos pratiques. On se promet d’expérimenter de nouvelles approches, on s’engage à tenter un pas de côté… Si promesses et engagements peuvent s’évanouir sous le poids des contraintes contextuelles de la rentrée, il nous reste toujours des adresses, des points d’appuis, des collègues encore plus nombreux dans un réseau qu’on n’oubliera pas de solliciter quand la difficulté d’enseigner nous fera douter.

Personnellement, cette troisième Rencontre est pour moi, plus qu’une parenthèse entre des vacances familiales et la reprise toujours un peu difficile : un espace-temps dans une micro-société démocratique, où chaque voix s’exprime dans un chœur porté par le souci commun d’un mieux éducatif pour tous.

Daniel Comte, PEMF Montpellier.