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Une porte ouverte sur le monde

Outre la très grande richesse que peut apporter le cinéma en tant qu’art, langage et technique audiovisuels dans nos classes, il peut aussi être un support, une porte ouverte vers d’autres disciplines : les arts visuels, la musique, les sciences, l’éducation civique ou la philosophie.

Il existe une grande variété de films à destination des enfants qui mettent en scène des techniques artistiques très variées : aquarelle, pâte à modeler, encre de chine, papiers découpés… Il est possible de s’inspirer de ces techniques pour développer un travail d’arts visuels en classe. Je pense tout particulièrement aux films de Michel Ocelot, notamment Princes et princesses (1999) en ombres chinoises, ou à l’ensemble de courts-métrages Des rois qui voulaient plus qu’une couronne (2003) qui présentent des films réalisés en pâte à modeler, à l’encre, etc.

La musique est un élément important du cinéma : étudier les différents genres de musiques utilisées par les cinéastes pour amplifier les émotions, créer des ambiances peut permettre ensuite d’imaginer soi-même des scénarios à partir d’autres musiques.

Pour aborder la vie d’un orchestre, deux magnifiques films pour enfants existent qui racontent la difficulté de travailler la musique ensemble : Goshu le Violoncelliste d’Isao Takahata (1981) et Franz et le chef d’orchestre d’Uzi et Lotta Geffenblad (2005).

Certains films sont aussi porteurs de questions presque philosophiques, ou relevant de l’éducation civique. Cela peut être l’occasion de poursuivre le débat en classe. Par exemple le court métrage iranien L’oiseau, l’un des Contes Persans (2003) peut, dès la maternelle, apporter des éléments pour nourrir la réflexion de l’élève sur la liberté. Joue la comme Beckham de Gurinder Chadha (2002) nous interroge sur les stéréotypes masculins et féminins dans la société.

Quant aux sciences, à partir de l’histoire de la photo et du cinéma, il est possible de travailler sur les chambres noires, les réactions chimiques d’impression et de développement des pellicules, les engrenages et même l’électricité.

La littérature est aussi évidemment très liée au cinéma. De nombreux films sont tirés de romans ou bandes dessinées. Il peut être intéressant de comparer les deux œuvres et de discuter des choix du réalisateur de transformer telle scène ou tel personnage. Parfois, un film peut aussi éclairer une notion littéraire compliquée. Par exemple, en classe, lorsque nous étudions la notion du point de vue du narrateur, j’aime beaucoup monter le film La véritable histoire du Petit Chaperon Rouge de Todd Edwards (2005), qui présente la même histoire mais racontée par plusieurs personnages différents.

L’horizon est donc très large ! Et cette utilisation du cinéma est moins lourde à gérer pour une classe qu’un véritable projet cinématographique. Elle peut être ponctuelle, mais néanmoins permettre aux élèves de découvrir des films qu’ils ne vont pas voir d’eux-mêmes au cinéma et ouvrir leur champ culturel.

Sitographie

– les sites des programmes École et cinéma http://www.enfants-de-cinema.com/, Collège au cinéma http://www.cnc.fr/web/fr/college-au-cinema et Lycéens au cinéma http://www.lyceensaucinema.org/. Ces associations travaillent avec les cinémas et proposent chaque année des films remarquablement sélectionnés à aller voir en salle.

– le site Transmettre le cinéma qui, de La Réunion, propose des fiches techniques, des pistes de travail et des ressources pédagogiques pour tous les films des programmes précédemment cités (http://www.transmettrelecinema.com/)

– le site l’Association des cinémas d’art et d’essai : http://www.art-et-essai.org/ qui présente une sélection de films pour tous les publics

– les sites des distributeurs de films pour la jeunesse. Sur leur site, certains films sont accompagnés de dossiers pédagogiques très bien faits :

  • Les films du préau (âge 2 à 10 ans) : http://www.lesfilmsdupreau.com/. C’est l’un des distributeurs de films de qualités pour les plus petits, principalement sous forme de courts ou moyens métrages.
  • Folimage (âge 4 à 10 ans) : http://www.folimage.fr/fr/. C’est le studio de Jacques-Rémy Girerd, réalisateur, entre autres de L’enfant au grelot, 1998 ou La prophétie des grenouilles, 2001.
  • Gebeka (âge 6 à 15 ans) : http://www.gebekafilms.com/gebeka.php au catalogue est très varié, avec notamment les films de Jean-François Laguionie (L’Ile de Black Mor, 2004) ou Grégoire Solotareff (Loulou et autres loups, 2003, U, 2005).

Bibliographie

  • Collection Actes Sud Junior / La cinémathèque française : un ensemble de livres en direction du jeune public qui éclaire certaines thématiques cinématographiques, avec entre autres Grand/Petit (2006) de Nathalie Bourgeois, Lanternes magiques (2006) d’Elodie Imbeau, Un chat de cinéma (2007) de Ghislaine Lassiaz…
  • 1001 activités autour du cinéma (2008) de Pierre Lecarme et Annabelle Mège chez Casterman
  • Petit guide à l’usage des enfants qui vont au cinéma et de ceux qui les accompagne, édité par Cinéma Public et le Centre Georges Pompidou (1997).

Patricia Gérot
Professeure des écoles