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Les classes préparatoires économiques et commerciales : une filière d’excellence pour les bacheliers ES

« Mes études en classe préparatoire économique et commerciale m’ont surprise : je m’attendais à passer deux années difficiles, ce n’est pas le cas. Certes, le travail est intensif mais le contenu des cours est très ouvert sur le monde contemporain. Ce que je recherchais en choisissant, après la seconde, une première ES, je le retrouve en prépa ».
Amina, élève en ECE, deuxième année.

Une classe préparatoire bien adaptée aux bacheliers ES

La formation dispensée en classe préparatoire économique et commerciale (ECE) est une formation généraliste et pluridisciplinaire, largement ouverte sur l’actualité et le monde contemporain. Elle est donc particulièrement bien adaptée aux bacheliers ES et est une des rares filières de l’enseignement supérieur à offrir une formation philosophique, littéraire et linguistique, mais aussi économique et mathématique de haut niveau.
Les bacheliers ES qui poursuivent leurs études en ECE s’adaptent très vite aux exigences de la prépa. Ils y retrouvent ce qui a constitué l’essentiel de leur formation dans le secondaire : l’ouverture sur les questions économiques et sociales du monde contemporain.
– En analyse économique et historique des sociétés contemporaines d’abord avec un horaire important (8 heures par semaine) et un programme pluridisciplinaire, économique, historique, sociologique. Tous les grands thèmes de nos sociétés sont abordés : la croissance, les crises financières, les stratégies des pays émergents, la pauvreté et les inégalités, les politiques économiques et sociales, entre autres. Les étudiants y découvrent aussi une nouvelle façon d’aborder l’économie avec des cours de micro et de macro ce qui leur permet d’approfondir leur réflexion et de disposer de nouveaux outils pour comprendre la vie économique.
– Les cours de langues vivantes (deux langues vivantes, dont obligatoirement l’anglais), sont aussi orientées vers les questions d’actualité ce qui crée des synergies entre le cours d’analyse économique et ceux de langues vivantes.
– En culture générale (lettres et philosophie), les thèmes abordés (la justice, le travail …) sont ancrés dans les préoccupations du monde moderne.
– Même les mathématiques ne sont pas déconnectées de ces préoccupations avec, entre autres, un programme de statistiques, de probabilités, d’informatique.

Le plus souvent curieux et dynamiques, capables de prendre des initiatives, d’aller rechercher l’information et de la décrypter, les bacheliers ES ne se sentent nullement désorientées dans cette prépa. Un bon exemple est donné par l’épreuve d’entretien aux concours des Ecoles de management : les bacheliers ES sont appréciés des jurys par leur capacité d’ouverture, leur profil très éloigné de l’image d’étudiants plongés dans leurs livres et sans contact avec la réalité.
Néanmoins, la première année de classe prépa est souvent vécue comme une rupture avec les études secondaires : il faut savoir s’organiser, ne pas prendre de retard, accepter dans telle ou telle discipline des notes inférieures aux notes de terminale, gérer son stress. Le travail est plus intensif qu’en terminale. Mais la persévérance est toujours payante.

C’est en langues vivantes et en mathématiques que les étudiants rencontrent le plus de difficultés.
– Le niveau de langues vivantes à atteindre est très exigeant : il est recommandé de ne pas négliger les langues en première et en terminale.
– Le programme et le niveau de mathématiques peuvent rebuter certains élèves. Mais, il faut dédramatiser. D’abord, l’horaire est important, 8h par semaine (dont deux heures en TD) plus 1 heure d’informatique, ce qui permet d’assimiler progressivement toutes les notions. Ensuite, le programme n’est pas le même que celui des bacheliers S et est adapté au programme de la terminale ES. Evidemment, il ne faut pas être allergique aux maths. L’option de spécialité maths en terminale ES est recommandée mais il est possible d’obtenir d’excellents résultats sans avoir suivi cette spécialité.

Les étudiants bénéficient d’un encadrement et d’un soutien important de la part des équipes pédagogiques. Dans toutes les disciplines, des heures d’interrogations orales sont organisées. Elles permettent un suivi personnalisé des étudiants par les professeurs.
La vie en classe préparatoire n’a rien à voir avec certaines idées négatives véhiculées par la presse. Les étudiants se disent en général satisfaits ou très satisfaits de leurs études. Ils apprécient particulièrement l’absence de spécialisation, la poursuite d’études généralistes, l’équilibre entre les différentes disciplines. Dans ces classes, de solides amitiés se nouent et, si le travail occupe une large partie du temps, il reste des moments de liberté pour sortir et s’adonner à ses passions.

Des taux de réussite très satisfaisants aux concours des grandes écoles

Entrer dans une grande Ecole de management est le débouché principal des classes préparatoires économiques et commerciales. Les taux de réussite des étudiants de l’option économique sont très satisfaisants qu’il s’agisse des « Parisiennes » comme HEC, l’ESSEC, l’ESCP-EAP, ou des écoles de province. En 2007, les candidats de l’option économique à 24 grandes Ecoles représentaient 37,6% des inscrits, 39,2% des intégrés, et 36,6% des intégrés dans les 5 plus grandes Ecoles.
Ces résultats ne sont pas étonnants :
– Les préparationnaires titulaires du bac ES ont reçu dans le secondaire une formation qui les préparent bien à ce type d’études et les épreuves des concours sont adaptées à leur profil.
– Les épreuves d’oral sont aussi importantes que celles de l’écrit et les bacheliers ES sont plutôt à l’aise à l’oral.
– Il existe un large choix d’Ecoles de management recrutant sur concours, plus d’une quarantaine, et le nombre de places offertes est proche de celui des candidats. Tout étudiant est donc quasi certain, s’il travaille efficacement, d’intégrer une Ecole.

Il est toujours possible de changer d’orientation. Tous les lycées ont passé des conventions avec les universités de sciences économiques et de gestion qui permettent d’obtenir des équivalences après une ou deux années de classe préparatoire. Ces reconversions, ainsi que la possibilité de poursuivre des études supérieures à l’étranger, sont facilitées, depuis l’année dernière, par l’obtention d’ECTS (système de crédits européens transférables), validant la formation reçue en classe préparatoire.

Des débouchés de haut niveau après trois ans de formation dans les grandes écoles

– Les études dans les Ecoles de management durent en principe trois ans. Outre les enseignements traditionnels de gestion, audit, management, etc., les Ecoles ont activement développé des cursus internationaux qui permettent aux étudiants d’effectuer des stages et une partie de leurs études à l’étranger. La vie associative est très développée et fortement encouragée par les directions.
Certains élèves de terminale se demandent comment financer leurs études dans les Ecoles de management. Les études en classe préparatoire sont gratuites mais les frais de scolarité en Ecole sont relativement élevés. Néanmoins, il existe de multiples façons de financer ses études : bourses, petits boulots, junior entreprise, emprunts à taux préférentiels, alternance ou apprentissage. De nombreuses Ecoles ont mis en place des systèmes permettant aux étudiants d’effectuer des stages rémunérés dans les entreprises, par exemple entre la première et la deuxième année d’Ecole, ce qui permet de financer les études ultérieures
– Les débouchés professionnels sont variés avec une grande diversité de carrières, notamment à l’international. Les secteurs d’activité ouverts aux étudiants sont larges : secteurs traditionnels, secteurs modernes, carrières dans l’enseignement supérieur, les organisations humanitaires, la culture, le sport, entre autres. Les étudiants ont aussi acquis la formation nécessaire pour créer leur propre entreprise. Tant au niveau des responsabilités que des carrières, les débouchés des grandes Ecoles de management rivalisent avec ceux des grandes écoles d’ingénieurs ou des instituts d’études politiques.

Ces débouchés devraient fortement augmenter dans les dix prochaines années du fait de la tertiarisation accrue de nos économies et de l’évolution démographique.

Il faut oser la prépa !

Des classes bien adaptées aux études antérieures, des étudiants bien préparés par leurs études en série ES, des résultats satisfaisants, des carrières stimulantes, toutes ces raisons expliquent le fort attrait des prépas ECE. Près de 3 bacheliers ES sur 4 qui poursuivent leurs études en prépa le font dans une prépa économique. En 2007, un peu plus de 10% des bacheliers ES, ont demandé à y entrer. Ils représentent près de 45% des effectifs des classes préparatoires économiques et commerciales.
– Les élèves de la série ES ne doivent pas se censurer. La prépa est aussi faite pour eux et il n’est pas nécessaire d’avoir 14 ou 16 de moyenne en terminale pour être admis. Ce qui est important pour suivre avec succès une classe prépa économique, c’est un profil équilibré, la motivation, l’envie de travailler, de se cultiver et de progresser.
– Il est très important de choisir une classe préparatoire adaptée à son niveau. Inutile de viser une prépa prestigieuse si la moyenne de notes en terminale ne dépasse pas 10 ou 11. Les classes préparatoires de « proximité » préparent très efficacement les étudiants aux concours. Il faut aussi tenir compte de la distance géographique par rapport à son domicile : être loin de chez soi peut être difficile à supporter psychologiquement et risque de compromettre la scolarité. Il est important de bien se renseigner auprès de ses professeurs de terminale et des lycées disposant de classes préparatoires.

Isabelle Waquet, Professeur de sciences économiques et sociales
en classe préparatoire économique et commerciale – Lycée Janson de Sailly, Paris
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