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Les arts et la culture à l’école

Il s’agit de la création de « classes à projet artistique et culturel » non pas marginales, mais où tous les élèves devront en principe passer sur trois ans, avec 2000 créations dès la rentrée 2001 ; multiplication des partenariats, en particulier entre Culture et Education ; mise en place prochaine de plans de formation, ouverture vers des domaines souvent négligés par l’école tels le cinéma [[Malgré la mise en place, souvent très réussie, de « école au cinéma » et « collège au cinéma », l’introduction timide d’œuvres filmiques au bac de français, l’éducation à l’image animée reste très limitée. Le film reste, hélas, plus une recréation de veille de vacances qu’un objet de travail largement transdisciplinaire.]], l’architecture, les arts du quotidien (le design), les arts du goût (par exemple sensibilisation aux patrimoines culinaires régionaux)… et un budget conséquent pour concrétiser tout cela : on ne devrait pouvoir que se réjouir de ce grand projet. Le ministre, dans sa conférence de presse, affirme avec force sa volonté de « rupture » : « ne plus considérer l’art comme le supplément d’âme du système éducatif, la matière à pratiquer après toutes les autres, la matière sacrifiée, comme c’est trop souvent le cas, aux savoirs plus “ fondamentaux ” Cette opposition, cette hiérarchisation doivent cesser. »

Oui, mais… Comment faire pour que ces activités culturelles ne soient pas justement ce supplément d’âme, cet « à côté », voire cet alibi qu’elles sont trop souvent (la culture, il y a des moments pour ça. Ensuite, on passe aux choses sérieuses). Comment faire pour que l’école soit un lien d’apprentissage culturel, au sens large, au quotidien ? Et comment faire pour que ces nouveaux dispositifs soient une occasion pour les enseignants de développer une créativité, une imagination pédagogique qu’ils puissent ensuite réinvestir dans les cours ordinaires (en faisant produire des écrits en français, en développant l’approche sensorielle dans toutes les disciplines, etc.).

Nous abordons ces questions dans ce numéro avec le supplément « chercheurs d’art et de science » qui, au passage, rappelle la nécessité de ne pas établir des frontières imperméables entre les sciences et les arts et de ne pas oublier la dimension culturelle de la science [[Voir aussi les n° 374 : « Des sens à la sensibilité : quelle éducation ? » et 370 « le monde de l’art et l’école », et prochainement « quelle éducation musicale ? ».]].

Nous reviendrons d’ici peu sur ce qui ne doit pas être un coup d’épée dans l’eau. Un précieux point d’appui, d’ores et déjà, pour ceux qui veulent s’emparer de ces mesures pour agir sur le fond et sur le long terme.

Pour en savoir plus : www.education.gouv.fr/discours/2000/arts/sommaire.htm