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Le temps qui passe et le temps qu’il fait

Le déroulement de l’année scolaire permet de cibler des activités sur le temps qui passe et le temps qu’il fait comme mise en train quotidienne, utile pour mettre en évidence l’évolution du temps, mais également comme ensemble d’activités repères pour les enfants qui y trouvent un cadre sécurisant.
Ces activités développent le sens de l’observation, permettent d’aborder et de travailler des notions d’autres disciplines (langage, mathématiques à travers la suite des nombres, etc.).
Quand on y ajoute les dates d’anniversaires des enfants et/ou des événements planifiés, festifs ou non, cela augmente le plaisir des enfants et donne à ces activités un meilleur ancrage : faire des liens est essentiel.

Le temps, la vie

Une autre activité me tient particulièrement à cœur, pour l’avoir déjà pratiquée plusieurs années de suite, c’est l’observation de la transformation chenille-chrysalide-papillon. Pour cela, il suffit d’un récipient (vivarium) dont le couvercle est finement aéré : tissu de gaze par exemple.
Le papillon « Petite Tortue » (Alais urticae) pond ses œufs sur les orties au printemps. A l’éclosion des oeufs, des minuscules chenilles noires commencent leur vie boulimique. Il est aisé d’en récolter une dizaine et de les placer dans le vivarium. Seul soin indispensable, un bouquet d’orties fraîches quotidien.
Les enfants peuvent alors facilement observer la croissance des chenilles, les mues, la formation de la chrysalide, la sortie des papillons et finalement leur envol (ne pas oublier d’ouvrir la fenêtre). Ce dernier moment est toujours magique !
Un autre moment clé est le remplacement des orties sèches : il faut s’assurer qu’aucune chenille ne pourrait passer à la poubelle ; on compte les chenilles tous les matins !
Cette observation peut être menée en parallèle avec le calendrier (ou alors on crée un calendrier particulier à cette activité). Les liens avec d’autres disciplines (langue, mathématiques, environnement, éthique, etc.) sont là aussi multiples et variés en fonction du niveau d’apprentissage des enfants : lecteurs ou non, écriture par dessins, symboles, dictés à l’adulte, petits textes.
On peut aussi initier, développer l’utilisation de matériel de référence : livres, planches photos, films vidéo, voire en créer.
De nombreuses activités artistiques, également en lien, peuvent ajouter à la richesse de cette expérience (initiation, découverte de la symétrie, couleurs).

Importance des questions

Tout cela génère chez les enfants une certaine agitation et surtout d’innombrables questions. Dans ma pratique quotidienne, je favorise, tout en y mettant un cadre dans le temps de répartition des activités, l’émergence des questions et surtout, j’en pose beaucoup, dans toutes les disciplines. Un exemple en salle de jeux :
« Pourquoi la balle tombe-t-elle par terre quand vous la lâchez ? »
« Mais parce qu’elle n’a pas de jambe »
Voyons, maîtresse !
On ainsi peut favoriser l’émergence d’une démarche scientifique. Encore faut-il le suggérer sur le long terme du développement d’un enfant pour qu’il en reste quelque chose.

Catherine Jenny, enseignante, Genève