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Le plan de travail en PMEV

Les enfants disposent d’un plan de travail établi sur 3 semaines avec le moment de reconnaissance de la notion au niveau 1, le travail sur cette notion au niveau 2 puis au 3ème niveau son transfert (faire avec /intégration). Le tableau avec passage d’une colonne de compétences à l’autre aide les parents à suivre la progression de leur enfant.
Le plan du travail à effectuer suivant son rythme donne à l’enseignant une certaine liberté de choix des exercices préparés ou indiqués dans un livre. Les enfants peuvent aller aussi loin qu’ils veulent. Les plus lents apprécient aussi d’avoir du temps, des conseils personnalisés, une maîtresse plus disponible. En revanche, ils ne peuvent pas effectuer au même moment le même exercice que son voisin.
Le tableau de suivi permet de visualiser leurs apprentissages. Je note par couleur le niveau de réalisation, vert « tout seul », bleu « après correction des erreurs » et orange avec explication » (la notion n’étant pas intégrée). J’organise les groupes de soutien ainsi que le tutorat sur le temps du travail individuel. Les « experts » explicitent leur démarche, facilitent les apprentissages de leurs camarades. La classe devient plus solidaire car ces premiers cautionnent, en posant des questions ou en demandant de l’aide au bilan, qu’eux aussi sont dans l’apprentissage et ne savent pas tout…

Autonomie, bilan et accompagnement

La liberté de choisir, l’étayage ou le soutien, le plan de travail ne tourneraient pas sans le développement de l’autonomie. Sur les fiches que je prépare, j’ajoute souvent une ampoule « aide » comme une phrase modèle, un rappel de la notion à mobiliser, le livre à consulter etc. Les exercices de vocabulaire s’appuient généralement sur le dictionnaire.

Le bilan est un moment essentiel dans mon organisation (très proche de la classe Freinet à laquelle il manquait pour moi ce moment spécifique). Il ne permet pas seulement d’obtenir du côté du demandeur des éclaircissements, des « tuyaux » (sans la solution exacte !) pour réaliser l’exercice en question, c’est aussi un moment d’explicitations, de renforcement par une mise en mots de la démarche pour l’enfant qui parle.
Pour le maître c’est un exercice nouveau aussi dans l’art de la maïeutique, de l’animation, de la synthèse. Il se donne le temps de l’observation de ses élèves de leur façon de se représenter la tâche à aborder. Il choisit à quel moment amener la leçon ou la synthèse et pointe les manques.
Le plan à gérer, le travail sur l’erreur dans le respect, et le climat de confiance développent l’estime de soi et permettent de repousser le sentiment d’échec – qui est très difficile à débrancher ! J’ai plus de temps pour m’occuper des enfants en difficulté que je soutiens régulièrement et pour tenter de leur éviter ainsi le redoublement (avec une adhésion participative et active des parents).

Je finirai en signalant que lorsqu’un enseignant est dans une démarche de recherche d’efficacité auprès de ces élèves, qu’il remet en cause sa façon d’enseigner, les échanges avec d’autres collègues sur les mêmes préoccupations aident énormément pour la mise en œuvre d’une nouvelle organisation. Les échanges par mail (par une simple inscription au forum PMEV) sont une ressource pour répondre à nos doutes et nos questionnements. Nous pouvons ajuster notre tâtonnement expérimental en sachant que nous ne sommes pas seuls.

Fabienne Briant, professeur des écoles à Orvault à l’école élémentaire du Vieux Chêne.

Pour rejoindre le forum PMEV : www.lebulletinpmev.com