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La droite gouvernementale s’intéresse à l’éducation
Il y a d’abord les réflexions qui font l’objet de tribunes dans le Monde: des parlementaires UMP proposent une école du socle commun, dans lequel les parcours des élèves seraient davantage individualisés, les établissements plus autonomes, ancrés dans leur territoire, la liberté pédagogique au service des apprentissages, avec des enseignants mieux reconnus, une collaboration plus étroite avec les familles. Les frontières avec d’autres projets, tel celui en gestation du PS, et finalement nos propres vœux pour l’école de demain seraient-elles ténues ? Y aurait-il consensus « à la finlandaise » sur des pistes communes ?
En réalité, il faut regarder de plus près et voir déjà ce qui fait clivage. L’idéologie méritocratique, le renvoi incantatoire à « l’autorité » à restaurer, l’absence de remise en cause de la mise à mort de la carte scolaire et de la formation des enseignants, tout cela donne une couleur particulière à ces bonnes intentions, couleur pas forcément rose…
Mais surtout…
En même temps que cette tribune light, que voit-on lors du rassemblement des hauts responsables du parti présidentiel début novembre ? Des propositions toujours plus régressives, toujours plus répressives, où il n’est plus guère question de socle commun et de confiance dans les enseignants.
On nous parle en effet de rétablissement d’un barrage à l’entrée en sixième, de dissociation du système de bourses et d’aides d’avec les conditions sociales, de suppression d’allocations familiales comme moteur pour assurer la présence et le travail des élèves, on évoque plus la « tenue de classe » et la « sécurisation des établissements » que l’accompagnement des apprentissages. Sans oublier les propos provocateurs d’un Gérard Longuet qui veut donner aux « patrons » des établissements le pouvoir d’« exfiltrer » les profs qui ne sont pas dans la ligne et plus généralement la mise en avant de la figure du « chef » comme solution aux problèmes de l’école bien plus que le travail d’équipe ou que la formation des enseignants, de grands absents des débats de l’UMP. Devant de tels propos, on se demande où on va aller ainsi dans ce retour en arrière, inefficace et vain.
Il est du coup urgent de réfléchir à des propositions pour les prochaines échéances électorales, propositions réalistes qui permettent à un vrai programme progressiste de voir réellement le jour. Nous renvoyons à plusieurs publications récentes de notre mouvement : le numéro sur le lycée professionnel qui donne des pistes concrètes pour faire de cette voie autre chose qu’une voie de garage ; les suites de notre colloque sur l’accompagnement pour une vraie réflexion sur la personnalisation ; et la rubrique de notre site, « transformer l’école ».
Jean-Michel Zakhartchouk