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L’enseignant, la communication et l’autorité

Pour rendre compte de cet atelier, j’avais commencé à en écrire le « déroulé » mais cela me laissait insatisfaite. La litanie des dispositifs et des activités, les intitulés des textes lus et analysés ne parviendront jamais à approcher la richesse et la qualité des échanges au sein du groupe, les découvertes que chacun a faites (y compris les animatrices), les transformations opérées. J’ai donc décidé de laisser la parole au ressenti des co-animatrices, ainsi qu’à celui des participants.

D’abord, cet atelier a été magique, pour les raisons évoquées plus haut, et pour la complémentarité des deux animatrices : Hélène pour l’intelligence relationnelle, le tact, l’expertise dans les études de cas et le GEASE, moi pour l’humour (je cite), la spontanéité (je cite toujours), les apports sur l’écoute active et la communication non violente (CNV). Il a enfin et surtout été magique grâce au groupe dont chaque participant a manifesté un grand respect de l’Autre et dont certain(e)s ont fort efficacement ajouté leurs savoirs et compétences aux nôtres.

Heureusement quand même, cet atelier a aussi été imparfait. Nous, les animatrices, avons commis des erreurs : sur l’évaluation du temps nécessaire à chaque activité, sur l’insuffisance du cadrage et du nombre des jeux de rôles pour s’entraîner à l’écoute active et à la CNV, sur l’insuffisante relation à la notion d’autorité pourtant présente dans le titre. Ouf ! Nous sommes donc finalement VRAIMENT humaines !

Voici quelques citations des participants (je ne reprends pas les points négatifs déjà cités dans le paragraphe précédent):

— « J’ai appris des attitudes que je ne connaissais pas, j’ai APPRIS ? alors que je ne croyais pas apprendre (j’entends ici des idées vraiment nouvelles). »

— « J’ai l’impression que chacun m’a fait réfléchir, m’a apporté quelque chose. »

— « J’ai apprécié d’être en situation d’apprentissage et de découverte, d’une autre façon de communiquer, de pistes de réflexion, de savoirs (être et faire). »

— « J’ai envie de réinvestir le fait de ne jamais se décourager [à propos] des difficultés de communication, de continuer à essayer de tenir à distance le réflexe d’aggressivité de soi ou de l’autre pour mobiliser avec délicatesse et intelligence des outils et dispositifs de communication pour tendre un peu plus vers la compréhension. »

— « [J’ai compris qu’il fallait] être très méfiant sur les interprétations des réactions ou des états sentimentaux des autres, qu’est ce qu’on se trompe souvent ! »

— « J’ai apprécié la disponiblité et l’écoute de l’ensemble du groupe. J’ai retrouvé le moral. »

— « Je vais essayer de communiquer en écoute active et CNV dans le cadre et pro et personnel. Etre plus à l’écoute !! la compétence n’est pas encore acquise ! »

— « Problématique de la poursuite : comment s’entraîner et approfondir la question de la CNV et de l’écoute ? »

— « Y’a pas assez de mouchoirs. »

Et la phrase de la fin (d’après C. Rogers) : Toujours se rappeler que chacun (y compris soi-même !), a de bonnes raisons (c’est-à-dire intra-subjectivement valables) de ressentir ce qu’il ressent, de penser ce qu’il pense, de dire ce qu’il dit et de faire ce qu’il fait.

Marie-Pierre Gustau