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Fatigués…
Dans mon jury, nous nous sommes organisés : chacun devait préparer une soixantaine de questions, accompagnées chacune d’une deuxième question pour démarrer l’entretien. La photocopieuse aidant, nous avions ainsi à notre disposition une palette assez large pour varier nos interrogations. Avant de commencer à interroger, nous étions plutôt contents de nos questions mais, à l’usage, très déçus du résultat : seuls quelques bons candidats y répondent vraiment ; la plupart du temps, l’élève cherche à nous redonner l’explication faite dans l’année en nous bricolant une deuxième ou troisième partie qui a un vague rapport avec notre question. Bilan ? « Beaucoup de bruit pour rien » diront certains.
Malheureusement, cette « usine à gaz » a aussi découragé bon nombre de collègues qui étaient prêts à essayer autre chose, lassés d’entendre les candidats répéter l’explication de leur professeur. En réunion d’harmonisation finale, j’ai voulu défendre la formule initialement prévue : interroger sur un texte non préparé dans l’année, avec des exigences modestes liées au programme. Ce n’était pas le moment : cela fait peur. Peur que l’élève ne soit plus tenu par le bachotage, donc qu’il ne travaille pas ou ne considère pas comme un vrai travail, dans l’année, d’apprendre à analyser un texte.
Les profs de français sont fatigués mais ils semblent nombreux à mieux supporter l’épuisement que la remise en question de leur façon d’enseigner. Malheureusement, ce nouvel oral les a encore fait travailler davantage sans provoquer de changement de fond !
Hélène Eveleigh