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Établir la confiance et l’entretenir

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« Enseignant : un métier qui bouge », tel était le titre d’un dossier des Cahiers pédagogiques en juin 2014. Nous insistions alors sur les changements internes : dans les missions imparties aux enseignants, dans les relations aux élèves, dans l’évaluation. C’était avant la publication généralisée des IPS (indices de position sociale) des écoles, collèges et lycées, en octobre 2022.

Aujourd’hui, il faudrait faire une place aux changements externes. Les nouveaux outils mis à disposition des parents pour se repérer dans le système scolaire (les IVAL – indicateurs de valeur ajoutée des lycées –, plus anciens, et les IPS, donc) modifient la donne, ils ne peuvent que nourrir un consumérisme des parents. Certes le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Robert Ballion l’avait mis en évidence dès le début des années 1980. Mais cette tendance ne fait que s’exacerber et les nouveaux outils participent à en faire une donnée majeure du fonctionnement du système scolaire.

Quelle réponse ? S’en tenir à une logique défensive n’est pas une solution soutenable. Le grignotage des effectifs par l’évitement des écoles de secteur peut se faire peu à peu, et dans tous les milieux sociaux même s’il est plus répandu dans les milieux favorisés. La seule solution à portée des professionnels est l’entretien et la consolidation de la confiance des parents.

Les parents n’ont la main ni sur les programmes ni sur la pédagogie. Mais ils peuvent faire défection. Et s’ils n’ont pas confiance ils le font. Construire la confiance des parents à l’égard de « leur » école, de « leur » classe, mettre de l’humain dans la relation des professionnels et des parents, construire de l’appartenance collective est un enjeu crucial pour tous, professionnels, parents et élèves.

Tout ne peut pas se faire à cet égard à l’échelle des écoles et des établissements. Mais les professionnels ne sont pas démunis. La pandémie a souvent donné corps à la fameuse « continuité pédagogique », qui existait auparavant surtout sur le papier : les parents ne sont-ils pas réputés « partenaires » de l’école depuis le début des années 1990 ? Reste à assurer l’après de la pandémie. L’outil Pronote, lui aussi introduit récemment et très répandu, met à disposition des parents une information détaillée sur les travaux et les résultats de leurs enfants et de leur classe. Il appelle et soutient la communication entre enseignants et parents. Reste à donner chair à ce lien. Que faire et comment faire avec les parents ? Les articles réunis dans ce numéro des Petits Cahiers donnent quelques pistes.

Françoise Lorcerie