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Des histoires de vie dans l’école vénézuelienne
L’expérience relatée ici a été réalisée dans une école bolivarienne (voir encadré) de l’Ouest de la Bolivie, la Humberto Gotera, de janvier à juin 2014, avec des élèves de 9 et 10 ans. Ce sont des garçons et des filles de familles ayant peu de moyens économiques, qui viennent en grande majorité du monde créole et quelques-uns d’ethnies indiennes. Et dans cette expérience, il s’agit de rapprocher la vie de la communauté et l’école.
Chaque institutrice a organisé avec ses élèves des équipes de travail pour lire l’histoire de vie de Dorila, individuellement et en groupe, et chercher des points communs avec la leur. Les malices ou les bêtises qu’elle fait leur permettent d’évoquer celles qu’eux-mêmes ont vécues dans leur propre vie. Pour travailler l’écriture de contes, ils ont choisi les paragraphes qui les impressionnaient le plus dans le livre de Dorila et les ont repris dans leur propre écriture, comme l’histoire du camion du papa, la chute de Dorila dans la lagune, et l’« encierro » (sorte de longue retraite suivie d’une fête) quand elle a eu sa première menstruation. Avec cet appui, ils ont su tramer des histoires, recréer des faits, utiliser les outils informatiques, même s’ils ont eu encore des difficultés avec l’orthographe et la ponctuation.Ils ont travaillé les danses, des essais de chansons, ont appris à jouer du tambour comme les wayuu, ont fabriqué un tapis wayuu comme ils le faisaient autrefois, fait des poupées d’argile, réalisé des marionnettes, et un repas de style wayuu avec grillades, galettes de maïs, salade et chicha (boisson à base de maïs) pour célébrer le « Jour de la Terre ». Ils ont organisé des rencontres avec Dorila, et les ont préparées eux-mêmes, avec leurs institutrices et des parents d’élèves.

Les contes et la vie
Le ministère de l’éducation a inscrit dans ses orientations la valorisation de la culture des peuples indigènes et la préservation de la nature. Pour prendre appui sur la culture des élèves, les enseignants partent des histoires de la série « les Baqueanos » des éditions « el Pueblo », dix-huit livres d’« histoires de vie » de différentes régions[[Voir leur site: http://www.edicionesdelpueblo.com.ve/nosotros.htm.]].En 2013-2014, ils ont utilisé le livre de Dorila Echeto Ipuana, Je suis née du ventre d’une wayuu, qui venait à point pour leurs orientations pédagogiques; cette culture indigène, importante dans cette région, a su garder ses racines durant plus de cinq siècles. Le projet s’est intitulé : « Avec Dorila et nos parents d’élèves, nous défendons la nature et nos racines ethniques ».
