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Comment la lecture vient aux enfants

L’étude internationale Pirls (Programme international de recherche en lecture scolaire) sur les performances des élèves de collège dans le domaine de la compréhension en lecture montre que, sans être insuffisantes, celles-ci méritent d’être améliorées. Le travail sur la lecture de textes narratifs comme informatifs, éventuellement longs, s’inscrit dans cette perspective, outre ses objectifs culturels, notamment quand il s’agit de textes littéraires patrimoniaux ou récents.

À côté de ses objectifs fonctionnels et culturels, la lecture vise aussi à procurer du plaisir ; nous espérons bien le faire découvrir à nos élèves : si chacun d’eux rencontre l’œuvre qui « lui parle », nous n’aurons pas perdu notre temps. Or, comment éprouver le plaisir de lire si on se heurte à des problèmes de compréhension ?

Comprendre ce qu’on lit est un processus intellectuel complexe et un décodage fluide est loin d’y suffire, tout en étant nécessaire. Il faut être capable d’effectuer en même temps des opérations locales (identifier les anaphores, les connecteurs, le sens des mots…) et globales (repérer les idées, leurs relations, les hiérarchiser, comprendre l’implicite, mémoriser des « blocs de sens », etc.) ; il faut pouvoir se faire une représentation mentale de la situation, des personnages, faire le lien avec ses connaissances du monde et ses lectures antérieures. Il est utile aussi d’interpréter le texte, d’en faire une lecture symbolique s’il s’y prête, de se situer affectivement ou moralement par rapport aux héros et aux situations ou de prendre conscience de la portée du texte pour sa propre vie – en cela, lire aide à grandir.

Quand on est face à des textes pluricodés, comme des albums avec leurs illustrations, des documentaires avec des photos, des dessins, des schémas, il faut aussi faire le lien entre le texte et l’image, les articuler pour en tirer des informations, les interpréter. Et tout cela se fait en même temps (ou presque), l’interprétation ou la lecture symbolique intervenant plutôt dans un second temps. Même si certaines de ces compétences peuvent être travaillées séparément.

Support privilégié, la littérature pour la jeunesse, avec ses classiques et ses parutions si nombreuses qu’il est parfois difficile de s’y retrouver, a désormais toute sa place à l’école, non seulement auprès des plus jeunes mais aussi dans le second degré. Nous ne discuterons pas ici la pertinence de distinguer ou non « livres pour la jeunesse » et « littérature de jeunesse », expression que nous utiliserons ici dans son sens le plus large.

La place du livre à l’école est multiple : du livre emprunté à la BCD (bibliothèque centre documentaire) ou au CDI (centre de documentation et d’information), lu en autonomie, à l’œuvre étudiée en cours de français, de celui qui complète un cours de science ou d’histoire, à celui qu’on présente en classe en rituel du matin ou qu’on sort pendant le « quart d’heure de lecture », tous peuvent avoir leur place pour aider les enfants-élèves à se construire une posture de lecteur et, espérons-le, à découvrir le plaisir de lire. Les enseignants sauront choisir les ouvrages adaptés à leurs objectifs et aux activités qu’ils choisissent.

Ce dossier se veut au plus près des pratiques de classe : on y trouvera en première partie des activités réalisées dans le premier degré, au collège ou en formation, que chacun pourra s’approprier pour les adapter à sa classe, son niveau, les transposer à d’autres œuvres. Une seconde partie proposera des bibliographies thématiques, parce que, souvent, on cherche ou un élève demande « un livre qui parle de telle chose ». Et, enfin, on rencontrera quelques auteurs dont la parole éclaire leur approche de l’écriture et de cette littérature si particulière.

Bonne lecture !

Élisabeth Bussienne et Hélène Limat