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Comment développer les capacités de mémorisation des élèves ?

Varier ce qui est à mémoriser
Le maître aide les élèves à repérer les méthodes pour apprendre :

  • un poème
  • une saynète, un dialogue dont il dira l’une des répliques
  • une histoire
  • des événements et leur date
  • un résumé
  • un croquis, un schéma
  • un plan, une carte
  • des tables d’addition, de soustraction, de multiplication, de division
  • des tables de conjugaison
  • l’orthographe des mots d’une liste donnée
  • une règle d’orthographe
  • une autodictée
  • la définition de mots en géométrie, en géographie, etc.
  • une leçon complète en sciences, histoire, géographie, éducation civique, etc.

Varier les types de supports et de formalisation des connaissances :

  • mots/phrases/textes/schémas ;
  • dans le cahier/le classeur/un carnet/le manuel/une fiche volante/le dictionnaire, etc.
    Dans la présentation de ce qu’il faut retenir, on utilisera aussi bien l’oral que l’écrit (pour permettre à l’élève de connaître à la fois la prononciation et l’orthographe).

Distinguer les différentes formes de mémorisation
On répertoriera les méthodes et on examinera dans quel cas les utiliser :

  • lire plusieurs fois
  • répéter à haute voix
  • répéter à voix basse
  • répéter ”dans sa tête ”
  • s’enregistrer, puis écouter
  • faire dire par quelqu’un d’autre, puis répéter
  • “ photographier ”, puis fermer les yeux en “ revoyant ” ce qui est à apprendre
  • épeler
  • recopier
  • effacer au fur à mesure
  • repérer les mots-clés
  • noter les mots essentiels
  • surligner l’essentiel
  • colorier ce que l’on a du mal à retenir
  • retrouver le plan de la leçon
  • résumer
  • décrire à haute voix le schéma à retenir
  • répondre à des questions
  • prévoir des questions
  • réciter ou restituer à quelqu’un
  • pour des apprentissages type tables de multiplication, préparer des petits papiers qu’on tire (6 x 7) avec le résultat derrière pour vérifier si on ne sait pas encore, on peut continuer à apprendre en consultant le résultat
  • se souvenir de la leçon en classe (ce qu’a dit le maître, ce qu’on dit les élèves)
  • se souvenir de ce que je dois retenir qui a été formulé en classe
  • se souvenir de la façon dont le maître verra si j’ai retenu ma leçon
  • se rappeler à quoi sert de savoir cette leçon ; etc.

On indiquera également les moyens mnémotechniques : pour des mots dont il est difficile d’expliquer l’orthographe (l’accent circonflexe de la cime est tombé dans l’abîme), mais pas pour une règle qu’il faut avoir construite.

– Éventuellement recourir à des jeux de mémoire auditive, visuelle, olfactive, tactile qui entraînent la mémoire, à la manière d’un entraînement sportif (comme le jeu du Memory dont on peut fabriquer une version originale).

– Commencer par faire apprendre des leçons en classe : commencer par apprendre en classe permet de prendre la mesure de l’effort qu’on peut légitimement demander aux élèves.

Associer les élèves à l’élaboration des connaissances à retenir
Plutôt que de la donner toute faite par l’enseignant, sur une photocopie, l’élaboration d’une synthèse avec les élèves favorise la mémorisation. D’où la nécessité d’habituer les élèves à faire le point : “ qu’avons-nous appris ? Que faut-il retenir ? ”. Trop de connaissances restent “ rencontrées ”, à l’occasion, oralement, sans qu’on ait pris le temps de les formaliser : verba volent, scripta manent.

Organiser des traces impeccables pour favoriser une mémorisation facile. Rien de plus pénible pour un élève que de devoir mémoriser un texte mal écrit, avec des mots mal orthographiés ou avec des erreurs corrigées en rouge par l’enseignant.
Ce qui est à mémoriser doit être objet d’un grand soin, par l’élève et par le maître pour ce qui est de la lisibilité, mais aussi du vocabulaire utilisé, de la correction de la langue, qui doit être concise et claire.
Il est également important que les leçons soient nettement distinguées des exercices, rassemblées dans des documents aisément consultables (notamment grâce à un sommaire).

Structurer ce qui est à mémoriser
Il est utile de faire apparaître l’organisation de ce qui est à apprendre : en dégageant le plan ; en faisant souligner les mots importants ; en utilisant des couleurs ; en créant une hiérarchie ; en distinguant clairement la règle et l’exemple, etc.

Distinguer ce qu’il faut savoir “ par cœur ” avec les élèves ; justifier la récitation.

Varier ce qui est à restituer par cœur : pas seulement des poésies, mais aussi un récit, un schéma, un tableau, une règle…

Envisager les contextes où les connaissances à retenir seront utiles et devront être rappelées. Entraîner les élèves à décontextualiser ces connaissances. Envisager comment retrouver ces connaissances.

Montrer le sens et l’intérêt de ce qui est à retenir, de sorte que les élèves sauront répondre non seulement à la question “ quoi retenir ? ”, mais aussi “ pourquoi ? ”, “ pour quoi ? ”… Motiver l’apprentissage pour le rendre plus motivant.

Apprendre en plusieurs fois
On montrera aux élèves l’intérêt d’apprendre “ par épisodes ” ; on apprend mieux en travaillant un peu chaque jour. Au lieu d’apprendre une leçon en une heure un soir, il est préférable d’y consacrer vingt minutes trois jours de suite : elle sera mieux sue. En apprenant en plusieurs fois, on ravive les connaissances pour fixer les apprentissages.”

Réactiver les connaissances
C’est indispensable : une fois sue, une connaissance peut être oubliée : on pourra prévoir dans l’emploi du temps des plages régulières, même très courtes, de réactivation des connaissances mémorisées, des entraînements ludiques pour les connaissances telles que les tables de multiplication.
En début de séance située dans une progression, on fera rappeler les connaissances à retenir des séances précédentes.

Prévoir avec les élèves le type de contrôle de la leçon
Lorsque les élèves ont une leçon à apprendre, il est indispensable de mener une réflexion avec eux concernant ce qu’il faut apprendre et ce qu’il faudra être capable de restituer. Les élèves peuvent ainsi élaborer avec le maître le type d’évaluation à laquelle celui-ci procédera. Ils doivent savoir ce que le maître leur demandera de savoir et de savoir faire. Les élèves trouveront ensemble, avant d’apprendre leur leçon, la réponse à cette question de l’enseignant : “ Que vais-je vous demander pour m’assurer que votre leçon est apprise ? ”. En aucun cas, la restitution d’une leçon doit être considérée comme un piège ou une devinette : “ qu’est-ce qu’on va bien pouvoir nous demander ? ”

Claire Boniface
IEN à Paris