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Apprendre les mots de son futur métier

Rentrée 2012. Comme tous les deux ans, les enseignants s’adressent à la promotion de première année de STS (section de techniciens supérieurs) conception de produits industriels : « Vous devez rechercher un stage pour juin, correspondant aux types de métiers auxquels vous vous préparez. » Et de constater que leurs étudiants ont bien du mal à effectuer cette recherche, utilisant peu ou mal internet. Ainsi ont-ils de la peine à trouver des mots clés performants pour ne pas s’égarer dans des voies qui ne correspondent pas à ce qu’ils cherchent.

Une des raisons de cette difficulté, c’est la méconnaissance du vocabulaire utilisé par les entreprises pour désigner leurs champs d’activités et les métiers qui y trouvent place, et en premier lieu le terme générique « ingénierie mécanique », qui recouvre l’ensemble du champ d’activité de ces futurs techniciens. La séance décrite ici a été conçue pour les aider à s’approprier ce lexique, une étape indispensable dans la recherche de stage, et, au-delà, de leur futur emploi.

L’enseignant fournit aux étudiants une liste d’adresses de sites d’entreprises ou de bureaux d’études (assez importants pour qu’ils aient un site intéressant). Chaque élève doit, sur un site donné, situer l’entreprise, ses activités, ses implantations, le nombre de salariés et leur profil, puis relever les types d’emplois et les termes employés dans les offres d’emplois ; il doit également rechercher ce que dit ce site sur les évolutions de carrière. Il doit noter (sur son cahier, partie stage) les mots inconnus, et en rechercher le sens dans une encyclopédie (Wikipédia suffit). En même temps, il doit effectuer des captures d’écran qui lui serviront de support pour une brève présentation orale.

De fait, les étudiants ont très peu recherché seuls le sens des termes, et c’est la séance de restitution orale qui a permis aux enseignants de reprendre et d’expliciter le vocabulaire.

Quelle efficacité ? Si certains élèves semblent avoir acquis quelques termes plus spécifiques, d’autres n’ont pas profité de la séance. Dans ces classes où l’expression écrite et orale est toujours une difficulté, les enseignants de bureau d’études qui ont mené l’activité auraient souhaité travailler en liaison avec celui de français : par exemple, la lecture des pages ressources humaines des entreprises, où elles définissent l’état d’esprit de l’entreprise et ses valeurs, pourrait être le support d’un travail de français. De même, la préparation de l’oral aurait pu donner lieu à un travail de groupe des élèves qui avaient étudié le même site d’entreprise, et il aurait été utile de définir une trace écrite finale des découvertes faites. Cela se fera peut-être une autre fois !

Michel Blois
Professeur en BTS CPI (conception de produits industriels) au lycée Philippe-de-Girard à Avignon