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Le calendrier… de l’après !

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Des phrases marquantes, entendues dans la première table ronde

 

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Marie-Caroline Missir, qui représentait l’Association des Journalistes Education (AJE)
Les médias ne s’intéressent pas vraiment à l’Education. Ce sont juste des histoires de « bonnes femmes », de maternelle, de cartables trop lourds…Il n’y a que trois temps où on parle un peu plus de l’école : la rentrée, le bac et les manifs de profs.

Roger Jacquet-francillon, historien de l’éducation
Actuellement,une des questions est comment sortir du débat « Apprendre, c’est transmettre du Savoir, ou développer les compétences des élèves? » On ne peut pas dire, comme l’a fait le ministre, que le débat « pédagogues/républicains » est derrière nous. Il continue à agir dans les médias. On ne sortira pas de ce débat si on ne cherche pas à comprendre à quel malaise il correspond. Il faut cependant bien admettre que la recherche n’intéresse pas ceux-ci et que la temporalité de la connaissance est bien éloignée de celle de l’information. Un décalage à assumer.

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Yann Forestier, qui écrit une thèse sur les médias et l’école
On parle du travail des journalistes spécialisés, mais on oublie souvent que la façon dont la presse parle de l’éducation et de la pédagogie est le résultat d’un compromis entre de multiples paramètres. Si l’on considère le discours de la presse depuis cinquante ans, on constate que le ligne éditoriale a peu d’influence, sinon pour des journaux délibérément militants, comme l’Humanité ou le Figaro depuis 1975. Les sources, en revanche, travaillent de mieux en mieux leur communication, a fortiori dans une rubrique où l’information est souvent descendante : dossiers de presse et annonces tonitruantes (comme la suppression de la méthode globale en 2005) compliquent la tâche des journalistes. Ceux-ci doivent aussi tenir compte de l’exigence de cohérence de l’ensemble du journal dans lequel ils écrivent, le formatage des articles étant beaucoup plus strict que dans les années 1960, où la rubrique « éducation » s’apparentait davantage à une chronique. Le plus difficile est sans doute l’intervention des intellectuels que sont les éditorialistes et les auteurs de tribunes. Dans un pays où le journalisme de commentaire est prééminent, l’éducation est un sujet sur lequel les analystes et les représentants des élites intellectuelles ont toujours beaucoup de choses à dire, car il soulève pour eux des enjeux identitaires : ce sont des gens qui doivent leur position sociale à leur réussite scolaire, même si cela ne leur donne pas pour autant de compétence particulière sur un sujet sur lequel ils ont généralement peu de compétences techniques.
La presse impose de plus des contraintes formelles et déontologiques : l’obligation de neutralité, la nécessité de donner la parole à tous les protagonistes, mais aussi de dramatiser, de personnaliser, de mettre en scène des conflits… Dans ces conditions, la querelle dite « républicains contre pédagogues » est un sujet de choix : réinvestissant des références qui permettent de défendre l’autorité d’institution et les habitudes que l’évolution de la société met à mal, la rhétorique antipédagogiste donne aux intellectuels l’occasion d’épanchements fortement narcissiques et aux secrétaires de rédaction la possibilité de faire des titres accrocheurs, ce qui, sur un sujet comme l’éducation, n’arrive pas souvent d’ordinaire. 
Pour sortir de ce piège, où l’utilisation des moyens les plus efficaces pour mettre la pédagogie sur le devant de la scène médiatique aboutit à figer des rôles et à bloquer durablement les débats, la presse doit se tourner davantage sur le terrain, en faisant davantage de reportages, et jouer son rôle d’information en donnant une place centrale au « fact-checking ».
 
table_ronde_1c.jpgGaetane Chapelle (conseillère de la ministre belge de l’Education et responsable de collection aux PUF)
Si les grands médias ne parlent pas de pédagogie, en revanche, ils présentent des « modèles pédagogiques » à travers des émissions comme la Star Ac ou Master chef !On y parle de motivation, mais aussi de pression et de concurrence.
sur le rapport entre la recherche et le pragmatisme du professionnel , du pédagogue : Le scientifique découpe le réel et approfondit l’observation de chaque morceau, alors que le professionnel doit à l’inverse prendre des décisions en fonction de toute la complexité du réel. C’est pourquoi rendre compte de la recherche, ce n’est pas seulement vulgariser ou simplifier, mais poser les questions autrement.

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Dans la salle, Claude Lelièvre :
Les pédagogues ne sont pas montés au créneau sur le plan politique; c’est ce qu’ils devraient faire maintenant.

 

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Philippe Watrelot a recensé les échos dans les médias, les blogs et les sites de la journée du 30 Octobre 2012 et de la parution du n° 500 des Cahiers Pédagogiques.

**Les médias ont commencé à parler de cette journée avant même qu’elle n’ait lieu. La première fut Louise Tourret avec son émission Rue des Écoles sur France Culture le samedi 27 octobre. « Quelle place pour l’éducation dans le débat public ? » était la question du jour traitée par Emmanuel Davidenkoff et Philippe Watrelot.

**Nos partenaires de l’Association des journalistes éducation recherche (Ajé), pour préparer cette journée ont mené une série d’entretiens sur la question du traitement des questions d’éducation par les médias. On trouve des entretiens avec Philippe Meirieu, Philippe Watrelot, Marie Duru-Bellat, Yves Fournel, Nathalie Mons, Nicolas Demorand, Antoine Prost, Emmanuel Davidenkoff…

**L’historien Claude Lelièvre dans son blog sur Médiapart le 29 octobre 2012 a consacré un billet intitulé « Pédagogie et mauvaise presse » aux Cahiers Pédagogiques

**François Jarraud du Café Pédagogique était présent pendant la première partie de la matinée de notre journée. Il n’a donc rendu compte dans L’Expresso du 1er novembre que de l’intervention du Ministre en ouverture de cette journée de réflexion.

**Le site d’information Touteduc dirigé par Pascal Bouchard a lui aussi rendu compte de cette journée et principalement du discours du ministre.

**Christine Vallin, rédactrice en chef de la revue, a été l’invitée de l’émission d’Emmanuel Davidenkoff “Questions d’éducation” le 1er novembre pour parler plus précisément du n° 500.

**La principale surprise vient de la présence d’un administrateur du site “neoprofs” durant cette journée qui livre sur ce site (plutôt hostile a priori) un compte rendu nuancé et complet.

**Il était accompagné d’un des modérateurs de ce forum, par ailleurs secrétaire général à la pédagogie du SNALC. Celui-ci publie sur son blog “je suis en retard” un autre compte rendu tout aussi nuancé de cette journée intitulé ironiquement “Visite au Mordor”

**Cela donne lieu à un échange par blog interposé avec Lionel Jeanjeau qui revient sur le débat “pédagogues/républicains” évoqué dans la première table ronde.

**Nos amis d’Éducation et devenir ont publié également sur leur site un compte rendu très complet de la journée.

**Sur le blog “Bleu Pale”, un autre participant livre lui aussi un compte rendu de l’ensemble de la journée.

**Michel Guillou, spécialiste de l’éducation aux médias et des usages du numérique, livre lui aussi une réaction sur cette journée et principalement sur la deuxième table ronde consacrée aux réseaux sociaux. On peut la lire sur son blog et aussi sur le site Éducavox.

**Gérard Marquié, de l’INJEP a aussi participé à cette journée et nous fournit également un compte-rendu.

**La présence de M. Vincent Peillon à notre journée est signalée sur le site du Ministère.

**Pour compléter, tous ces échos, on peut aussi aller lire le storify produit par Stéphanie de Vanssay rassemblant les tweets produits durant cette journée de réflexion.

**Et puis n’oublions pas les dessins que Jack Koch a produits en direct au cours de toute la journée !

Voilà qui éveille chez vous des réflexions ?