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Le CAPE reçu par le Conseil supérieur des programmes

Maire-Claude Cortial, présidente d’Education & Devenir, Catherine Chabrun, de l’ICEM-Freinet, Sophie Dargelos, des Francas et Christine Vallin, du CRAP-Cahiers pédagogiques : c’est donc une représentation du CAPE entièrement féminine qui a été entendue par le Conseil supérieur des programmes. On reconnaitra donc tout d’abord à cette association son souci de donner aux femmes une vraie place.
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Etaient présents Alain Boissinot, Président du CSP, ancien recteur de l’académie de Versailles, André Leclercq, président du groupe des associations au Conseil économique, social et environnemental et Roger-François Gauthier, inspecteur général de l’administration de l’éducation nationale. Etaient également présents Véronique Fouquat, secrétaire du Conseil et Pierre Laporte, secrétaire général adjoint.

Marie-Claude Cortial est revenue sur les termes de la charte auxquels le CAPE est attentif : curriculaire ou curricula, compétences et complexité, la formation du citoyen. De même, l’association souhaiterait l’indication de l’évaluation des acquis en individuel et en groupe et de la compétence « apprendre à apprendre ». Concernant la mise en œuvre, l’autonomie des équipes parait indispensable certes, mais dans un établissement porteur d’une démarche de réflexion. Tout cela implique une forte revalorisation de la formation continue, indispensable pour outiller et favoriser la prise d’initiative des équipes, en particulier pour développer l’interdisciplinarité.

Sophie Dargelos pour sa part a insisté sur la puissance d’agir des citoyens. Elle a rappelé aussi que les enfants et les jeunes traversent au cours de la semaine des univers sociaux différents, des univers dans lesquels les enjeux ne sont pas identiques, dans lesquels les règles du jeu ne sont pas les mêmes, univers sociaux qui ont chacun leur importance pour eux : l’école, le club sportif, la maison de l’enfance, etc. Si un fond commun éducatif est indispensable à toute vie en société, la diversité est tout aussi importante. Les enfants ont besoin d’intérioriser que les principes éducatifs, ou leur mise en vie, ne sont pas les mêmes selon les espaces, selon les moments, selon ce que l’on fait dans ces espaces. C’est avec et à travers ces différences qu’ils se construisent et appréhendent le monde social.

Le CSP s’est montré intéressé par la réflexion apportée par Christine Vallin sur les certifications, brevet, bac, dans lesquels il serait bon de développer les épreuves demandant une recherche et un travail en groupe, et un brevet à mettre plus en relation avec le socle. Les programmes refondés gagneraient à être brefs, le référentiel de chaque cycle pluriannuel ne devant pas dépasser quinze pages, et le principe du curriculum adopté. Un cadre, suffisamment ferme pour être “assurant”. Suffisamment ouvert pour être adapté. Les documents d’accompagnement doivent bien mettre l’accent sur la présentation d’expériences réelles, variées, avec un accent est mis sur les situations complexes et sur la nécessaire différenciation pédagogique. Et ce, afin de préserver aussi la part indispensable d’inventivité, de créativité et de responsabilité personnelles que l’acte pédagogique suppose à tous les niveaux de l’éducation.

Catherine Chabrun est ensuite revenue sur « Apprendre à apprendre », une compétence qui  permet de tendre vers l’autonomie : l’apprenant n’est plus considéré comme un sujet essentiellement passif, docile, qui obéit au programme d’enseignement, qui se contente de prendre ce qui lui est proposé, mais un être pensant et actif qui prend des décisions concernant son apprentissage, seul ou en coopération avec d’autres (enseignants et pairs), qui apporte autant qu’il prend en participant à l’élaboration de son programme.

Une discussion riche et chaleureuse a suivi. Tout le monde s’est accordé sur la nécessité de semer des graines de changement, et de considérer les programmes portés par une continuité républicaine.