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Des menaces inacceptables

Comment concrètement cela s’est-il manifesté ?

Il est difficile d’avoir des chiffres et l’impact de cet appel a été extrêmement variable. Dans certains établissements, il nous a été rapporté que 10 à 15% de parents n’avaient pas envoyé leur enfant à l’école. Et, dans de très nombreux autres, tous les écoliers sont heureusement allés normalement en classe. La désinformation a été diffusée massivement par SMS dans tout le département, jusque dans les petits villages, mais l’action a surtout touché les quartiers populaires. Pendant le week-end dernier, de nombreux parents ont reçu des messages destinés à les inquiéter déformant sciemment le contenu du dispositif ABCD de l’égalité. On peut se demander comment les instigateurs ont eu les numéros.

Qu’avez-vous fait en tant que parents et que s’est-il passé alors ?

Nous avons voulu faire preuve de pédagogie, après avoir été pleinement rassurés par l’Inspection académique qui nous a bien expliqué le sens de ces opérations en faveur de l’égalité garçons-filles. Nous avons rassuré les parents en leur répondant calmement et en les incitant à garder toute leur confiance dans l’école et dans les enseignants. Mais du coup, cela nous a valu mardi , des messages anonymes d’injures et de menaces. Je cite ce mail par exemple : « Farida Belghoul est soutenue par des réseaux insoupçonnés en terme d’influence. Ne jouez pas à vous opposer aux programme de journée de retraît à la FCPE. Nous avons relevés les noms des activistes FCPE école par école, collège par collège, département par département IDF, qui diffuse des documents qui défendent la Théorie du genre. […]On en restera pas là. Vous pouvez nous faire confiance. On vous le redira pas 50 fois»(orthographe conservée telle que)
Nous avons décidé de porter plainte, car il est insupportable que soient agressés les centaines de bénévoles qui assurent la représentation des parents dans les diverses instances scolaires.

Qu’attendez-vous maintenant de l’Education nationale ?

Je salue l’initiative du ministre de demander aux enseignants de parler aux parents des enfants absents, de dialoguer avec eux pour éviter qu’ils soient de purs jouets d’une gigantesque manipulation. Au passage, je remercie les collectivités locales, dont la vice-présidente du Conseil général et les syndicats qui nous soutiennent et s’indignent aussi de nous voir attaqués.
Plus que jamais, les parents doivent faire confiance dans l’école de leurs enfants.

Propos recueillis par Jean-Michel Zakhartchouk