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Vacances d’été : pour une reprise en pente douce
Si on organise l’année scolaire selon une alternance de six ou sept semaines de classe et deux semaines de vacances qui coïncident avec des semaines civiles (on évite ainsi les ruptures de rythme provoquées par le retour à l’école au cours de la semaine lorsque la durée des petites vacances est de 11, 12, 13 jours, et donc des effets comparables à ceux observés le lundi, à la sortie du week-end), il est possible de concevoir la fin des vacances d’été selon des modalités qui évitent ou réduisent les polémiques sur la durée des vacances d’été.

Photo : Est républicain
En outre, chacun pourrait former l’idée qu’il a la possibilité de sélectionner un menu d’activités pour les temps non familiaux et les temps non scolaires des différents jours de la semaine tout au long de l’année scolaire qui s’annonce. Enfin, ce temps permettrait aux différents professionnels de l’enfance et de l’adolescence de faire connaissance et d’envisager des rencontres, échanges et coopérations au cours de l’année scolaire, entre eux et avec les équipes éducatives. Il donnerait aux professeurs des écoles en formation des opportunités pour découvrir les particularités libérées des enfants… qu’ils auront ensuite comme élèves.
La première semaine de septembre, cette fois au sein des écoles, en présence de l’équipe éducative (enseignants, RASED, ATSEM…) et des parents disponibles, pourrait permettre aux mairies, associations, organisations, clubs… de préciser ce qu’ils peuvent apporter aux enfants du mois de septembre au mois de juillet avant le temps scolaire du matin, au cours de la pause méridienne, après le temps scolaire de l’après-midi, et au cours des jours ou demi-journées non scolaires (mercredi après-midi, samedi, jours fériés). Ce qui rassurerait les enfants, les familles et les enseignants sur la continuité des différents temps de la journée et de la semaine, sans rupture insécurisante, sans que les enfants aient le sentiment d’être abandonnés et, ainsi, de leur permettre de s’installer peu ou prou dans la sécurité affective.
Ces deux semaines constitueraient pour tous les enfants et adolescents une charnière flexible de remise en confiance, de stabilisation émotionnelle et de reconstitution des repères avec les copains et copines qu’ils n’ont pas vus tout au long de l’été (l), et en même temps avec l’équipe pédagogique, avant le début de l’année scolaire (dernière semaine du mois d’août), puis au sein de l’école (première semaine du mois de septembre), hors contraintes pédagogiques et exigences scolaires. Chacun pourrait ainsi vivre une plage de temps particulière dans des relations non focalisées sur les apprentissages scolaires, au cours d’interactions et d’activités conçues pour déminer les peurs, les inquiétudes, l’anxiété ou les angoisses que certains enfants peuvent nourrir avant la rentrée scolaire.
Hubert Montagner
Professeur des Universités en retraite
ancien Directeur de Recherche à l’INSERM