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Socle commun et refondation
Plus de cinquantaine personnes réunies, d’abord autour d’un bon croissant-café-jus de fruits (coup de chapeau à l’accueil du SGEN dans le beau siège de Simon Bolivar avec vue sur les Buttes Chaumont chères à Tardi), puis en plénière et en ateliers pour des débats passionnants, toujours très respectueux de la parole de chacun et tournés vers la proposition, sans oublier les échanges informels autour d’un sympathique repas.
Les spécialistes de l’argumentation distinguent l’argumentation « polémique » où il s’agit d’abord de convaincre, de provoquer l’adhésion en écrasant parfois l’adversaire ou son argumentation de celle qui serait plutôt « heuristique », à savoir orientée vers la recherche de la vérité. Il n’était pas besoin ici d’entrainer l’adhésion, chacun étant persuadé que le socle, les compétences, sont des chances pour l’école, des chances à saisir. Les participants s’en sont d’ailleurs déjà emparé dans leur école, dans leur établissement. Il était besoin de se poser ensemble les bonnes questions et d’apporter quelques réponses. Par exemple, comment valider intelligemment, comment impulser, comment travailler à la mise en confiance, comment valoriser les progrès des élèves, comment voir autrement les programmes et les subordonner à la logique du socle, faut-il réorganiser la structure même du socle, par exemple en introduisant la compétence « apprendre à apprendre » ou encore comment prendre en compte les acquisitions en dehors de l’école.
Autant de questions traitées en ateliers, sans vains discours, mais avec des collègues qui savent ce que mise en pratique veut dire. Il y avait là d’ailleurs de nombreux acteurs présents dans les publications et les réseaux sociaux qui proposent des pistes pédagogiques fécondes. Par exemple Anne-Marie Sanchez, co-auteure de l’ouvrage Socle commun et compétences ou les auteurs du récent Réussir l’école du socle, Céline Walkowiak et Francis Blanquart.
Un peu la fine fleur des acteurs (professeurs des écoles, du second degré, chefs d’établissement..) engagés dans le travail par compétences, et qui représentaient leurs collègues, pendant que nos amis du collège Clisthène voyaient leur travail essaimer à travers la remise du prix du jury de l’innovation (dont le CRAP a fait partie ) à un collège bordelais explicitement inspiré par Clisthène (Compétences et estime de soi, au collège Léo Drouyn de Vérac dans l’Académie de Bordeaux).
A la fin de la journée, le représentant du directeur des écoles et de l’enseignement secondaire du Ministère, Nicolas Feld, a écouté les propositions des participants et les a à son tour questionnés de façon très intéressante, ce qui permet aussi de prolonger les débats. Les organisateurs publieront très bientôt sur le blog une synthèse des propositions et vont retravailler notamment pour répondre à l’interpellation ministérielle et aller encore plus loin dans le concret.
Tous se sont félicités de la consolidation du socle commun dans la Loi votée à l’Assemblée nationale (consolidation à laquelle ils ont contribué par leurs propositions d’amendement transmis au rapporteur Yves Durand), mais savent combien tout va se jouer dans les décrets d’application !
Une belle journée qui a en tout cas re-motivé, si besoin était, les participants et avivé les regrets de ceux qui n’ont pu y participer…
A suivre…
Jean-Michel Zakhartchouk