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Revue de presse du vendredi 12 juin 2020
L’actualité éducative est suspendue à la décision que le ministre a pratiquement annoncée pour aujourd’hui : protocole allégé ou non ? De ce fait, elle est assez maigre. Cependant, elle continue (ou va-t-elle l’arrêter ?) le prof bashing, raconte cette école étrange depuis 3 mois, insiste sur les inégalités aggravées par l’Éducation nationale et questionne le protocole sanitaire. Une école encore dans une crise qui n’en finit plus de se terminer ou une école qui continue de souffrir des maux des services publics ?
Bashing suite (et fin ?)
Macron juge le “monde universitaire coupable” d’avoir “cassé la République en deux” Par Irène Ahmadi
«“Dans un article paru dans Le Monde ce jeudi 11 juin, le président estime que “l’ethnicisation de la question sociale” des discours tenus par les universitaires reviennent “à casser la République en deux”.
Un mois après le déconfinement, alors que la crise sanitaire n’est pas encore terminée, le gouvernement connaît désormais une importante mobilisation de la population pour dénoncer les violences policières racistes. Sujet sur lequel Emmanuel Macron, qui a prévu une allocution dimanche 14 juin, ne s’est pas encore exprimé.»
Barbara Martin, proviseure à Nanterre témoigne sur notre site de la réalité et la complexité du travail dans un établissement scolaire aujourd’hui, pour tous les personnels.
«Je suis fatiguée des éternels besoins de justifier tout ce que je fais auprès de la société. Je suis fatiguée de lire désormais cette haine envers les personnes qui font l’école. Voici ma réponse, dans le désordre et avec émotion…
Venez chercher les clés de mon lycée.»
Philippe Watrelot sur son blog se demande : «Y a-t-il un prof bashing ?»
Il en profite pour rappeler une évidence (qui ne l’est que pour les enseignants et leurs proches) «[…]les enseignants qui ne sont pas en classe sont chez eux, certes, mais ils y travaillent ! Durant le confinement, beaucoup de salariés en télétravail ont pu constater la difficulté de la confusion entre l’espace privé et l’espace de travail. C’est ce que les enseignants vivent constamment. Et en plus ce matériel qui leur permet de préparer leurs cours, remplir les bulletins, répondre aux e-mails et donc maintenant enseigner à distance, ils se le sont acheté eux mêmes ![….]
Ensuite, ce n’est pas à négliger, mais les journalistes sont aussi des parents. Il suffit qu’un ou deux journalistes aient subi l’absence d’un enseignant dans le suivi de leur enfant pour que ça devienne un sujet.[…]
Sans sombrer dans le complotisme, il y surtout ici l’illustration de ce qu’on appelle en science politique et en théorie de la communication : la « mise à l’agenda ». »
Cet article mettra-t-il fin aux spéculations de chiffres et aux affirmations au doigt mouillé ? Le magazine Parents cherche les raisons qui expliquent «que certains profs n’ont pas assuré leurs cours»
«Alors que la majorité des enseignants a assuré la continuité pédagogique, certains professeurs avaient disparu des écrans… Pour quelles raisons ?
[…] Du jour au lendemain l’ensemble du corps enseignant – qui n’a pas pour habitude de télétravailler – a dû s’adapter et faire cours aux élèves par visioconférence. Et ceci sans préparation préalable, et dès le 16 mars. […]
D’après une étude réalisée par nos confrères de France 2, durant le confinement, 5 % de professeurs auraient décroché, soit environ 40 000 enseignants. […]
Ces professeurs qui ont fait l’école buissonnière sont-ils plus nombreux que le taux d’absentéisme des salariés en entreprise ? En fait, non. Le taux d’absentéisme moyen des salariés étant de 5,10 %. C’est juste que cette absence est plus visible, les enfants signalant l’absence de cours à leurs parents.»
Le dessin de Fabien Crégut
L’école confinée
Le 1er de ces articles sur l’école actuellement reprend ce chiffre donné par France 2 mais, il s’agit d’une interview, dont les questions sont tendancieuses
“Enseigner derrière un écran n’a rien de naturel”
«Alexane Dos Santos, n’y était pas préparée. Crise du coronavirus oblige, elle fait partie des 800.000 professeurs qui ont été contraints d’adapter leurs cours à distance. […] professeure principale d’une classe de sixième au collège Robert Doisneau de Gonesse dans le Val d’Oise – un établissement du réseau d’éducation prioritaire (REP) de l’académie de Versailles – elle raconte son expérience pendant et après le confinement, ponctuée d’un peu d’innovation des pratiques pédagogiques, mais aussi de doutes, de questionnements et d’un moral fluctuant.»
Dans Le Monde, «des enseignants racontent trois mois d’école à distance» par Eléa Pommiers
«“L’annonce paraît irréelle à Sophie*. Sous l’effet des quelques mots prononcés par le président de la République, jeudi 12 mars au soir, 12,7 millions d’élèves et leurs enseignants basculent, du jour au lendemain, dans l’enseignement à distance pour endiguer l’épidémie de Covid-19. « Quand je dis au revoir à ma classe le vendredi soir, je n’imagine pas que je ne reverrai pas mes élèves de l’année… », raconte aujourd’hui cette enseignante de CP à Lille.”»
Inégalités
Dans ToutEduc, on cherche les atouts de cette école d’après pour l’inclusion scolaire.
«Certes, la situation « met à l’épreuve la société inclusive », mais pourquoi ne pas s’attendre aussi à « des bénéfices secondaires inattendus » pour les élèves en situation de handicap, comme le souligne Anne Chotin, professeure-formatrice de l’INSHEA (Institut national supérieur formation et recherche handicap et enseignements adaptés), alors que le confinement a aussi été à l’origine d’une « modification positive du rapport au temps et à l’espace » ? […] Le fait qu’il y ait « plus d’espaces pour se mouvoir » pourrait également se révéler « plus favorable à certains », les enfants en fauteuil par exemple, tout comme « la signalisation au sol » pourrait être davantage utile à des élèves déficients visuels…»
Libération s’interroge au sujet de l’école aujourd’hui :
Dans ce dossier, je vous recommande deux articles évoquant l’aggravation des inégalités scolaire
«Les parents, inquiets du retard pris par leur enfant à cause du confinement, ont davantage payé de cours particuliers. Ces familles, la plupart du temps déjà favorisées, profitent en plus d’un crédit d’impôt.»
et celui, réservé aux abonnés, sur les écoles de Montreuil
«Dans des écoles de Montreuil, « on a vu le fossé entre les enfants se creuser, là, sous nos yeux ». Dans les quartiers populaires de Montreuil, près de Paris, des associations se démènent pour se rapprocher des élèves qui n’ont plus de lien avec l’école depuis le début du confinement.»
«Des familles font assurer « l’école à distance » par les grands-parents»
«Pendant la crise du coronavirus, suivre les devoirs des enfants en plus du télétravail a été un défi pour de nombreux parents. Certains ont fait appel aux grands-parents, par écrans interposés, pour assurer la classe.»
En zone très prioritaire, l’école élémentaire Éluard d’Orly se bat contre une fermeture de classe
«Une poignée d’élèves en moins et c’est une classe qui saute. Située en réseau d’éducation très prioritaire (REP +), concentrant le plus de précarité sociale et d’élèves en difficulté, l’école Paul-Éluard d’Orly risque de perdre l’une de ses classes à la rentrée scolaire, suscitant la colère des parents d’élèves et des enseignants.
Armés de leurs calculatrices, parents et enseignants de cette école élémentaire ont fait les comptes, bien qu’ils refusent de réduire leurs élèves « à des chiffres sur des tableaux ».»
Dans Libération, quelques pistes pour «Faire de l’entraide entre élèves un principe fondamental de l’école» Par Nelly Didelot
«Quatre spécialistes de l’éducation donnent des pistes pour rattraper les décrocheurs scolaires. Philippe Meirieu, spécialiste en sciences de l’éducation, Julien Fuchs, enseignant-chercheur en histoire du sport et de la jeunesse, Marie-Aleth Grard, vice-présidente d’ATD-Quart Monde, Eunice Mangado-Lunetta, directrice des programmes de l’AFEV»
Protocole
Alors que le président a réuni ce matin le Conseil scientifique et cet après-midi un conseil de défense pour faire le point sur la situation, le protocole sanitaire des écoles fait l’actualité
Covid-19: l’école pour tous les enfants, demandent les pédiatres
«Les associations de pédiatres ont appelé ce vendredi au retour à l’école de tous les enfants, et demandent un allègement des mesures sanitaires.
« Tous les enfants doivent retourner dès aujourd’hui à l’école », jugent vendredi les associations de pédiatres, qui demandent un allègement des mesures sanitaires « coercitives » imposées dans les établissements scolaires contre le Covid-19.
Ces derniers jours, les appels se font de plus en plus pressants pour que les écoles accueillent davantage d’élèves, notamment afin de permettre aux parents de reprendre le travail. Selon les derniers chiffres du ministère, seulement 1,8 million d’écoliers, sur un total de 6,7 millions, sont retournés à l’école et rarement à temps complet.»
Dans la Voix du Nord, même sujet : «« On est face à un mensonge d’État, le ministre de l’Éducation nationale explique aux familles que tout le monde peut remettre son enfant à l’école, mais ce n’est pas vrai. Il n’y a pas de place », affirme Alixe Rivière, coprésidente de la FCPE 93.[…]
Concrètement, c’est la règle des 15 élèves par classe qui pourrait être modifiée, afin de pouvoir accueillir plus d’enfants à l’école. En outre, les enseignants ne sont plus obligés de porter un masque en classe lorsqu’ils sont situés à plus d’un mètre des élèves.»
Pourtant, selon un sondage Europe1 relayé par Vousnousils : «Les Français défavorables à un assouplissement du protocole sanitaire à l’école en juin»
«Une majorité des Français (53%) pensent que le protocole sanitaire instauré dans les écoles depuis le déconfinement doit rester tel qu’il est au mois de juin.
[…] Selon le sondage, seulement 31% des Français pensent comme le président du Conseil scientifique et sont favorables à un assouplissement immédiat, dès juin, et 28% pensent que c’est « une bonne idée ». 53% (dont 56% de parents) des Français ne souhaitent pas assouplir le protocole sanitaire dès juin mais à la rentrée de septembre. Enfin, pour 16% d’entre eux, le protocole sanitaire actuel doit être préservé en septembre.»
A quel protocole se vouer ?
Emilie Kochert, prof décon-certée
Sur la librairie des Cahiers Pédagogiques
N° 561 :L’éducation à la sexualité
Coordonné par Chantal Guitton et Dominique Seghetchian
mai 2020
Aborder la sexualité par la reproduction, le plaisir ou la protection contre les MST n’est pas neutre. Comment accompagner la découverte de soi et de l’altérité ? Quelle place faire à la diversité des normes dans une école qui promeut l’émancipation et l’égalité ?
Les petits Cahiers N° 9 : Former les élèves à vérifier les informations
Mai 2020
Dans les temps de crise, comme ce fut le cas par exemple au moment des attentats, et comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui avec la pandémie, démêler le vrai du faux en matière d’information est primordial. Pour ne pas relayer d’infox, ne pas accorder de crédit à des théories complotistes, il faut faire preuve d’esprit critique et scientifique. Comment y former les élèves ?