Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
Revue de presse du mercredi 22 avril 2020
Les jours se suivent et les thèmes abordés dans l’actualité éducative se ressemblent : déconfinement et conséquences, l’enseignement à distance et quelques infos diverses.
Déconfinement
Les propositions tout d’abord:
Reprise : Les « hypothèses » de JM Blanquer
«Jean-Michel Blanquer a présenté à l’Assemblée le 21 avril de façon détaillée les grandes lignes de la réouverture des écoles et des établissements scolaires à partir du 11 mai. La rentrée serait étalée sur 3 semaines. Elle commencerait par le 1er degré. Les enfants ne seraient pas obligés de rentrer. Les classes ne devraient pas compter plus de 15 élèves. Le ministre est resté évasif sur les garanties sanitaires qui seront mises en place. Et quelques heures plus tard il a présenté ces décisions détaillées comme de simples « hypothèses ».»
Déconfinement scolaire: des scénarios qui soulèvent de nombreuses questions
Par Marie-Estelle Pech et Caroline Beyer “Le retour à l’école sera étalé sur trois semaines, en commençant par les grandes sections, les CP et les CM2, selon les déclarations du ministre de l’Éducation nationale. Après le président Macron qui, le 14 avril, annonçait une reprise «progressive» de l’école le 11 mai, le ministre de l’Éducation a pris tout le monde de court en donnant mardi les contours de son plan de bataille devant la commission éducation et culture de l’Assemblée nationale, qui l’auditionnait dans la matinée. Certes, il s’agit encore, a-t-il précisé, d’ «hypothèses» à «stabiliser par la concertation», dans l’attente des annonces du premier ministre à la fin du mois.”
Les réactions sont nombreuses. En voici un florilège :
Retour en classe: les enseignants veulent un avis du Conseil scientifique
Ils s’estiment pris au dépourvu et pourraient ne pas reprendre le chemin de l’école.
Par Caroline Beyer
«Oui, les professeurs ont «envie» de retrouver leurs élèves, avant la rentrée de septembre. Ils sont «globalement dans une dynamique de reprise», expliquent les syndicats enseignants. Mais «les garanties sanitaires sont un préalable», à la fois pour les enfants, et pour eux, ajoutent-ils. Quid des masques et des tests? Les syndicats ont été surpris de la communication très précise du ministre de l’Éducation, auprès de l’Assemblée nationale, alors que le dialogue social est en cours, expliquent-ils. Dimanche, le premier ministre expliquait que le plan de déconfinement serait annoncé fin avril.»
Reprise : Les syndicats furieux du forcing de JM Blanquer
« »Le premier ministre annonce un plan dans 15 jours et, 2 jours seulement après, le ministre de l’éducation nationale pose des décisions. C’est éreintant pour la profession qui a besoin d’être cohérente avec les familles ». Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa est en colère. Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, également. Le forcing ministériel le 21 avril pour annoncer des décisions dans les médias en ignorant les syndicats irrite de nombreuses organisations. Alors que le ministre évoque l’unité nationale devant les députés il se garde bien de s’appliquer à lui-même ce beau principe.»
Reprise de l’école : « La volonté c’est de faire rentrer les élèves qui ne peuvent pas être gardés pour permettre la reprise de l’économie », dénonce un syndicat
«Après les annonces du ministre Jean-Michel Blanquer, les enseignants ont l’impression qu’ils vont servir de garderie. « Faire reprendre plus vite les plus petits qui ont plus de besoins de garde c’est un peu un indicateur de ça », souligne Benoît Teste de la FSU.»
Réouverture : le SNPDEN, surpris des annonces, demande des garanties et de la souplesse.
«Le SNPDEN « s’interroge sur la logique des choix » du ministre. Le syndicat UNSA des personnels de direction estime que les hypothèses avancées par Jean-Michel Blanquer ce 21 avril seront « difficilement applicables ». Il fait d’ailleurs part de sa « surprise, voire incompréhension » quand il a pris « connaissance du scénario de reprise » alors que le ministre « s’était engagé avec les organisations syndicales dans une dynamique assumée de co-construction ». Ces annonces n’ont pourtant pas été précédées d’une « consultation préalable ».»
Reprise de l’école : entre inquiétude et soulagement pour les maternelles
«Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé une reprise de l’école en trois phases à partir du 11 mai. Mais pourquoi a-t-il fait le choix de commencer avec les maternelles, alors qu’on estime que les petits ont plus de mal à appliquer les gestes barrières ?»
Déconfinement : « C’est vrai que c’est compliqué », témoigne une mère de famille dont les enfants auront trois rentrées différentes
«Jean-Michel Blanquer a évoqué mardi 21 avril un retour à l’école à partir du 11 mai, étalé sur trois semaines par niveaux de classe, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Une rentrée perlée qui peut poser problème pour les familles nombreuses.»
Un casse-tête matériel. Aucun enfant ne sera contraint de retourner à l’école, annonce l’AMF (association des maires de France)
«Selon l’association, la décision de rouvrir les écoles suscite des réserves, « parfois même des refus, parmi les familles, les enseignants comme parmi les maires et les personnels communaux ». La mise en œuvre de cette mesure, dit-elle, doit être abordée avec souplesse et pragmatisme et « relever plutôt d’un esprit d’expérimentation indispensable avant la rentrée de septembre que d’une volonté de contraindre et d’imposer un dispositif uniforme ». Son point de vue : la qualité du dialogue que l’administration locale de l’éducation nationale saura entretenir avec son environnement (enseignants, familles, maires) est un enjeu important de la réussite de la réouverture.»
Réouverture des cantines : les annonces de Jean-Michel Blanquer pour le déconfinement du 11 mai
«La reprise du cours à partir du 11 mai dans les écoles, collèges et lycées (à partir du 18 mai) pose l’épineuse question de la réouverture des cantines…»
La mairie de Villetaneuse lance la désinfection de ses établissements scolaires
«En vue d’un retour progressif à l’école à partir du 11 mai prochain, la ville de Villetaneuse a commencé la désinfection des écoles et collèges mais se garde la possibilité de ne pas rouvrir les établissements « si les conditions ne sont pas réunies ».»
Réflexions
Enseignement à distance : plus de 800 millions d’élèves n’ont pas d’ordinateur chez eux
“La moitié du nombre total d’apprenants dans le monde, soit 826 millions d’élèves et étudiants, « n’ont pas accès à un ordinateur à domicile », souligne l’Unesco alors que l’enseignement à distance est privilégié par une majorité de pays face à la pandémie de Covid-19.”
L’école en réanimation
Par Pierre Mathieu, enseignant au lycée Angela-Davis de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) “A l’heure du tout numérique, l’école n’est qu’une version zombifiée d’elle-même et contribue à creuser les inégalités sociales. Plutôt que de la réanimer à la hâte, ne faudrait-il donc pas faire de ce temps suspendu le moment d’une reconquête profonde ?”
Les systèmes éducatifs sont en crise partout sur la planète. Voici comment ils se relèveront
«La crise actuelle de la Covid-19, qui frappe partout, est certainement extraordinaire. Aucune autre crise n’a affecté autant de pays au cours des dernières décennies. Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il s’agirait même de la pire crise depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Les conséquences sont multiples : une paralysie presque complète de l’économie, des transports, ou encore des systèmes éducatifs. Les écoles, lieux propices à la transmission virale, sont fermées. Les systèmes éducatifs sont en crise partout sur la planète, touchant plus de 1,5 milliard d’apprenants dans 188 pays.»
Coronavirus : « Ne pourrait-on pas limiter l’accueil dans les écoles aux élèves menacés de décrochage ? » malheureusement réservé aux abonnés
«Afin de limiter les risques sanitaires d’une réouverture totale des écoles, trois enseignants, dont le pédagogue Philippe Meirieu, proposent, dans une tribune au « Monde », de réserver l’accueil aux élèves en difficulté.
La question de la réouverture des établissements scolaires nous place devant une terrible contradiction. Même si l’on peut douter qu’il s’agisse de la véritable raison, le gouvernement justifie sa décision par la volonté de lutter contre les inégalités. Effectivement, malgré l’engagement remarquable des enseignants, les conditions matérielles, sociales et psychologiques des familles confinées sont si différentes qu’elles ne garantissent en rien que chaque enfant puisse tirer profit de la « continuité pédagogique ».
D’autant plus qu’en l’absence du cadre structurant de la classe, sans possibilité, pour les enseignants, de se saisir « en temps réel » des informations qui permettent d’interagir au mieux avec les élèves, le risque est grand de ne réserver le bénéfice de cet enseignement qu’aux enfants et adolescents déjà mobilisés sur le travail scolaire et au comportement relativement autonome. Les autres, déjà décrocheurs ou en difficulté, s’ils ne disposent pas d’un soutien familial fort, sont condamnés au mieux à exécuter mécaniquement des exercices, au pire à abandonner progressivement tout contact avec l’école.
A cet égard, la réouverture des établissements scolaires apparaît souhaitable du point de vue pédagogique, mais elle reste particulièrement dangereuse du point de vue sanitaire. Les enseignants, comme les parents, s’inquiètent, en effet, des risques que cette réouverture, même progressive, ferait courir aux professionnels, aux familles et à toute la population.»
Divers
COMMENT VIVENT LES ENFANTS DANS LE MONDE DURANT LA PANDÉMIE ?
“193 pays et territoires touchés dans le monde, la moitié de la planète confinée… le nouveau coronavirus n’épargne personne. Dans quelles conditions les enfants vivent-ils en ce moment ? J’ai posé la question à plusieurs d’entre eux, de la Suède, au Brésil, en passant par la Mauritanie, l’Inde et les États-Unis.”
[« Etre confiné avec des cafards, c’est terrible » : à Villeneuve-d’Ascq, les étudiants à l’abandon->]
«Les étudiants les plus précaires du campus scientifique de l’université de Lille sont logés dans des bâtiments insalubres. Sans ressources financières, ils sont dépendants de l’aide alimentaire fournie par des associations.»
« Permettre à plus d’enfants de partir en colonie de vacances »: le souhait de Blanquer pour cet été
“Le ministre de l’Education nationale était entendu ce mardi par la mission d’information de l’Assemblée nationale. « L’été 2020 va être très différent des étés précédents » avec des vacances « un peu particulières cette année », a estimé ce mardi Jean-Michel Blanquer, auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale.”
Réouverture des écoles : sur quels savoirs s’appuyer ? par Didier Jourdan Professor, holder of the UNESCO chair and WHO collaborating center for Global Health & Education, Université Clermont Auvergne
“Une épidémie est un processus dynamique, les défis à relever évoluant en permanence.
Dans la gestion de la crise du Covid-19, il s’agit alors de « trouver un délicat équilibre entre la protection de la santé, la prévention des risques économiques et sociaux et le respect des droits de l’homme », comme l’a indiqué le directeur général de l’OMS le 12 mars dernier.”
Coronavirus : « Il n’est pas question que les diplômes soient bradés cette année », affirme Frédérique Vidal
INTERVIEW «La ministre de l’Enseignement supérieur détaille à « 20 Minutes » les dispositifs prévus en cette fin d’année scolaire pour les étudiants»
Géraldine Duboz
Sur la librairie des Cahiers Pédagogiques
N° 560 : Urgence écologique : un défi pour l’école
Coordonné par Peggy Colcanap et Jean-Michel Zakhartchouk
mars-avril 2020
Ce dossier nous invite à aller plus loin que l’éducation à l’environnement ou au développement durable.
Comment permettre à nos élèves de prendre conscience des enjeux de cette indispensable transition écologique : apport de connaissances, actions locales, formation à l’éco-citoyenneté…
N° 559 : L’aventure de la géographie
Coordonné par Christophe Duhaut et Alexandra Rayzal
février 2020
Comment faire aimer et étudier une géographie vivante, qui ait du sens, qui permette de comprendre le monde et d’y agir en citoyens actifs ? Comment, de la maternelle à l’université, faire entrer nos élèves dans les deux dimensions fonctionnelle et symbolique de l’espace à travers des démarches prospective et imaginaire ?