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« L’enfant, au cœur de notre affaire » (épisode 3)
Cahiers pédagogiques : Dans le foisonnement des découvertes, et même si les transpositions d’un contexte à un autre sont à manier avec prudence, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Le fait d’entrer plus intimement en connaissance, en compréhension d’un système éducatif de l’autre bout du monde nous renvoie à nous-mêmes. Le concept de « learning » est jaillissant, rayonnant pour tous : il est question d’apprendre tout le temps, en tous lieux, pour tout le monde. Le socle commun en Nouvelle-Zélande implique dans un même mouvement une exigence pour les élèves, des changements pour les enseignants, des bouleversements dans la direction et la gouvernance. C’est présenté comme tel, en système, une réelle « organisation apprenante » à la recherche d’une amélioration pour ses élèves. Le proverbe maori est mis en exergue de tous les écrits de Education Review Office (ERO) par exemple : Ko te Tamaiti te Pūtake o te Kaupapa (The Child – the Heart of the Matter). Quelle est notre devise pour notre « Éducation nationale » ?
Impliqué et en fonction depuis des années dans le champ professionnel de la conduite du changement, ici on dit « innovation pédagogique » (pas là-bas), j’ai été sensible à la dimension à la fois systémique de l’établissement, au niveau local. En travaillant sur leurs propres spécificités, en termes de besoins des élèves, d’environnements, par une analyse sur leurs pratiques, inscrites dans l’organisation professionnelle, les équipes se mettent à regarder différemment leurs élèves, et cela déclenche des ajustements, des initiatives. Le changement au niveau local s’apprécie d’autant qu’il est accompagné par un ou des « amis critiques » (sic). Ce sont des points que l’on retrouve en France, dans nos académies, quand un établissement s’engage dans un processus d’innovation.
Cela pourrait se faire si la pression évaluative, de contrôle, se mue ou s’allège en accompagnement au changement, dans une relation plus confiante, plus sécure, et plus professionnelle. Cela est vrai dans la relation entre professeurs et élèves, elle se vérifie dans les relations institutionnelles, entre équipes et direction, entre établissement et inspection, entre rectorat et national. Learning, vous dis-je.
François Muller
Département Recherche et Développement en Innovation et en Expérimentation de la DGESCO
Propos recueillis par Nicole Priou.