Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

J’ai voulu qu’apprendre soit une joie

De Georges Snyders, chacun connaît l’ouvrage dont titre était résolument à contre-courant « Des élèves heureux… Réflexion sur la joie à l’école à partir de quelques textes littéraires » (L’Harmattan, 1999). Plaidoyer pour qu’à l’école l’inévitable austérité soit compensée par des moments de joie culturelle où on découvre comment des hommes sont arrivés sur la Lune ou pourquoi certains habitent des taudis. Et où on découvre surtout des textes littéraires, mais pas dans une révérence compassée.
Georges Snyders, qui a 90 ans, livre dans ce nouvel ouvrage, sa biographie, le témoignage d’un chercheur majeur de l’histoire de la pédagogie et d’un acteur engagé du XXe siècle. On y lit de très belles pages sur les mois terribles passés à Auschwitz, avec un plaidoyer pour le communisme « malgré tout ». Á cette réflexion politique s’ajoute une recherche pédagogique, sans rupture entre les deux. Pour Georges Snyders, la question de la joie à l’école, d’apprendre avec confiance et allégresse, est fondamentalement une question politique, puisque c’est celle de la possibilité même d’éduquer les citoyens.
Il revient sur ce que signifie pour lui mettre la « joie » au centre de l’école, et aussi sur l’importance des œuvres culturelles, en particulier de la musique. Beaucoup d’honnêteté intellectuelle et d’intelligence, qu’on doit saluer quand bien même on ne partage pas tous les choix qui sont énoncés.
Sur l’itinéraire humain, pédagogique et politique de Georges Snyders, lire sa belle interview à la FSU en 2005.
Les éditions Syllepse ont été fondées en 1989. Chacun de ses membres est un coopérateur qui a fait le choix de se « faire éditeur » pour faire vivre une maison d’édition engagée afin de créer un espace autonome, coopératif et autogéré d’édition. C’est également une économie solidaire que Syllepse construit, ouvrage après ouvrage, entre les auteurs et leurs titres.

Jean-Michel Zakhartchouk