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Évaluer l’évaluation

Cet ouvrage reprend, sous une forme élaborée et très lisible, les interventions faites lors d’un passionnant colloque de l’Institut de Recherches du Sgen en novembre 2008. Une vingtaine d’experts de divers pays, mais aussi de responsables institutionnels ou d’acteurs engagés ont discuté pendant deux jours autour de cette fameuse « évaluation » qu’il faut sans cesse questionner,afin de savoir à quoi elle peut bien servir, en positif et non en négatif à l’heure du libéralisme et de « l’obligation de résultats ».
On trouve au départ l’interrogation sur les évaluations internationales, avec les interventions de Nathalie Mons et Norberto Bottani. Pour celui-ci, PISA et autres évaluations ont quelque peu secoué le « narcissisme pédagogique » des systèmes éducatifs trop confiants en eux-mêmes. Reste à savoir que faire ensuite des salutaires interpellations.
Puis, l’évaluation se trouve bousculée par plusieurs contributions vigoureuses, telle celle de J.-L. Beauvois.
Dans une troisième table ronde, Marc Romainville explore non sans humour une question dont on connait mal la réponse : « que savent les étudiants ? », et Y.-M. Abraham nous livre les étonnants résultats d’une recherche menée à HEC Paris qui nous livre les secrets de la réussite dans une grande école de commerce.
Les interventions de la seconde journée abordent la question du nouveau paysage de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche, puis en fin de compte se trouve reposée la question « à qui sert l’évaluation ? » avec notamment les incisives interventions de J.-C. Emin et Michèle Amiel.
En conclusion, Antoine Prost invite à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. L’évaluation reste bien nécessaire, en particulier pour l’élève. « Il y a un bon et un mauvais usage des bonnes, comme des mauvaises évaluations. » Pour lui, l’évaluation doit rester modeste, d’autant plus respectée et efficace « qu’elle est service plus que pouvoir ».

Jean-Michel Zakhartchouk


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