L’établissement scolaire est une création assez récente dans le système éducatif public. Lointains héritiers des collèges de jésuites, les lycées créés par Napoléon en 1802 (45 cette année-là) sont conçus pour une élite bourgeoise. Payants jusqu’en 1932, ils se distinguent de l’école de la république confiée aux communes (la « communale ») car ils abritent des « petites classes », comme le font encore les lycées français à l’étranger. Cet élitisme, qui facilite la « reproduction », disparait en deux étapes : le « collège unique » mis en place par René Haby en 1975 officialise la massification de l’enseignement secondaire puis les réformes du lycée, ainsi que l’alignement du lycée professionnel sur son aîné, marquent la fin du XXe siècle, même si les filières et les classes préparatoires aux grandes écoles perpétuent la ségrégation dans l’établissement secondaire. Ingouvernable depuis le sommet de l’État, il devient un Établissement Public Local d’Enseignement (EPLE), doté d’une (relative) autonomie et d’un conseil d’administration en 1983 dans le cadre des premières lois de décentralisation. À la tête de son exécutif se trouve un chef d’établissement, principal ou proviseur, appartenant au corps du personnel de direction.