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C’était mieux avant !

Dans ce savoureux petit livre, Michel Serres ne parle pas ou par allusion de l’éducation, mais dans le contexte présent des montées du déclinisme, comment ne pas signaler cette apologie du « bel aujourd’hui » et ce rappel du monde dur que pouvait être « le bon vieux temps », plus du côté des lavandières de Zola que de celles chantées par Luis Mariano (allusion au dessin de couverture).

Une citation  donne le ton au début : « Vieillards plus râleurs, deux populations non exclusives, cette somme ou ce mélange fait de notre France un pullulement dense de Grands-Papas Ronchons. Riches et bavards, devenus majoritaires, électeurs de plus en plus décisifs, cherchant d’autre part à exhiber la réussite de leur existence, ces colériques disent à Petite Poucette, chômeuse et stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités : “c’était mieux avant.” »

Ici ou là, on peut être en désaccord et trouver excessif l’éloge du présent, mais comment ne pas admirer la vigueur et la virtuosité langagière d’un  penseur qui n’est sûrement pas de la famille des Ron-chons-chons. Reste à écrire la même chose sur l’école, domaine de prédilection des nostalgiques malsains….

Jean-Michel Zakhartchouk