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Bande de c…
« Sitôt qu’on est plus de quatre on est une bande de cons », chantait Brassens. Ce n’était que la chanson d’un homme toujours entouré de copains : on peut douter qu’il s’appliquât à la lettre ce slogan…
À moins que le nombre fasse quelque chose à l’affaire. Si cela commence à quatre, où cela finit-il ? Est-ce que lorsque l’on est plus d’un million on est toujours une bande ? Une bande de cons ?
Peut-être, à en croire la façon dont sont traités par les élus de la majorité et le gouvernement les manifestants contre la réforme des retraites en ce début d’année… Une partie du traitement médiatique va également dans cette direction. Ainsi ces microtrottoirs, où des individus sont sommés de dire ce qui les gêne personnellement dans la réforme. Il arrive que certains tentent de dire « je ne suis pas là pour défendre mon intérêt personnel, mais toute une conception de la solidarité », aussitôt renvoyés à un « Oui, mais vous-même ? », comme s’il n’existait de motivation au regroupement que dans la juxtaposition des intérêts particuliers.
Le traitement de l’action des groupes parlementaires n’est pas plus valorisant : ces groupes sont tantôt présentés comme des meutes de loups agressifs pour lesquels tous les coups sont permis, tantôt comme des chiens-chiens chaussés de godillots répétant à l’envi les éléments de langage que l’on croirait produit par un logiciel d’intelligence artificielle.
Décidément, le groupe n’a pas bonne presse.
Pourtant, c’est le moment où nous y revenons dans les Cahiers pédagogiques. Depuis sa naissance, le mouvement de l’éducation nouvelle articule les visées d’émancipation et de formation des individus à et par le groupe. Notre revue participe avec enthousiasme au développement des discours et des pratiques sur l’individualisation des parcours, la prise en charge des « besoins particuliers », la « différenciation ». Nous n’y renonçons pas en nous intéressant au groupe !
