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Troubles psychiques et scolarisation : comment faire ?

Jean Canneva a été président de l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques) de 1998 à 2011 et nous en parle :

jean_canneva_petit.jpg« L’Unafam est une association reconnue d’utilité publique qui regroupe plus de 12.000 familles toutes concernées par des troubles psychiques en la personne d’un proche, soit plus de 50.000 aidants familiaux.
L’expérience accumulée depuis 50 ans est considérable. Elle se transmet par des accueils, des échanges et des formations entre aidants.
Pendant ma présidence, j’ai pu créer une collaboration très étroite entre des autorités soignantes, légitimes en psychiatrie, une association de patients représentative et l’Unafam, à partir d’un  « Livre Blanc » rédigé avec mes partenaires en 2001.
Ce travail collectif nous a permis d’obtenir par les autorités, la reconnaissance du handicap dit « psychique ». De fait, la loi de 2005 sur le handicap a constitué une révolution dans le monde de la santé mentale. Depuis cette date, les personnes souffrant de troubles psychiques sont reconnues comme ayant des droits dans la cité, en dehors des dispositifs apportant exclusivement des soins, au même titre que les autres personnes handicapées.
Pour ce qui est des jeunes et de la scolarisation, l’Unafam milite avec les organisations spécialisées pour que les troubles soient détectés le plus tôt possible, tout en sachant par expérience que cette détection est très délicate et qu’il ne faut pas tout psychiatriser.
Chez les jeunes, certains troubles peuvent n’être que passagers.
En outre, il existe des difficultés comportementales qui ont bien d’autres causes que la pathologie.
Il reste que, pour l’auteur de ces quelques lignes, la psychiatrie a quelque chose à dire à la cité en ce sens que la qualité de l’attention apportée au développement de l’esprit peut s’enrichir des difficultés rencontrées par ceux qui sont plus fragiles.
La scolarité est un moment clé de la formation des individus. Elle peut être une chance pour les jeunes à condition que les acteurs de la formation soient initiés aux risques que représentent les aléas de la vie psychique.
 »

Jean Canneva

L’Unafam est une association reconnue d’utilité publique qui accueille, soutient, et informe les familles confrontées aux troubles psychiques d’un des leurs.
L’Unafam contribue à l’élaboration de la politique de santé dans le domaine de la psychiatrie.
L’Unafam défend les familles et les malades auprès des élus et des responsables.
L’Unafam est présente dans toutes les régions et départements français.


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Lionel Deniau
est de formation éducateur et thérapeute. Il est membre fondateur de l’Association des ITEP (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique) et de leurs Réseaux – AIRe, qui regroupe au niveau national, les ITEP.
Il est aujourd’hui Directeur général de l’Association des amis les Rochers qui gère en Ille-et-Vilaine des ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique),
deux SESSAD (Service d’Education et de Soins à Domicile Spécialisé) et
un CAFS (Centre d’Accueil Familial Spécialisé).
Ces structures accueillent au total 140 enfants et adolescents « qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages »
Il est à l’origine du mouvement qui a abouti à l’écriture du décret du 6 janvier 2005
créant ces dispositifs ITEP.
Il est également fondateur et Président de l’Association MèTIS Europe, qui se
préoccupe de la Santé Mentale des jeunes en Europe.

L’association a également mis en place un service innovant d’écoute téléphonique
« Allo Parlons d’enfants » au 02 99 55 22 22 dont l’objectif est de soutenir, orienter et informer les familles et les professionnels de l’enfance.
– Les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 12h à 20h
– Le mercredi de 10h à 20h
– Le samedi de 10h à 14h


Sandrine Lair est chef du bureau de la personnalisation des parcours scolaires et de la scolarisation des élèves handicapés à la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO). Le bureau est en charge, sous l’autorité des ministres, du pilotage de la politique publique de scolarisation des élèves handicapés et d’accompagnement des élèves présentant des difficultés scolaires graves. Il a également la responsabilité de tous les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers, quelle qu’en soit la nature.
C’est afin d’outiller cette politique que sont conduites deux enquêtes annuelles qui permettent de mieux connaitre le nombre d’élèves concernés par les différents dispositifs.
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la participation à la vie en société des personnes handicapées a posé une définition du handicap qui inclut désormais les troubles psychiques. Sur environ 226 000 élèves ayant un projet personnalisé de scolarisation en 2012/2013, environ 20% relèvent de troubles psychiques, soit près de 45 000. Ces élèves, scolarisés de droit, bénéficient de l’ensemble des dispositifs de droit commun. Si l’évaluation de leurs besoins en situation scolaire laisse apparaître que d’autres mesures sont nécessaires, ils peuvent être orientés par la MDPH en établissement spécialisé, de type ITEP notamment, en ULIS ou en EGPA. Ils peuvent également être accompagnés par un auxiliaire de vie scolaire, lorsque cela correspond à leur besoin.

Sur Eduscol, on trouvera des modules de formation à distance pour les enseignants des classes ordinaires : troubles des apprentissages (TSA) parmi lesquels les « dys », troubles envahissants du développement (TED) dont certains s’apparentant à l’autisme, troubles des conduites et des comportements
(TCC).
« Ces modules sont destinés à tout enseignant qui scolarise un élève en situation de handicap dans sa classe afin qu’il puisse rapidement prendre connaissance des grandes caractéristiques du trouble de l’élève, des besoins habituellement identifiés et des adaptations pédagogiques à mettre en œuvre. » Une première approche très utile et très adaptée.