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« Le numérique permet d’élargir notre palette pédagogique »

Olivier Quinet et Laurent Fillion

Olivier Quinet et Laurent Fillion

Ce dossier est le premier d’une série qui portera sur l’enseignement avec le numérique. Concernant l’histoire-géographie, quelles ont été vos surprises au cours de la réalisation du dossier ?
Laurent Fillion et Olivier Quinet : Tout d’abord, l’imagination, l’inventivité et le travail. Les solutions techniques sont tellement nombreuses, les seules limites sont l’imagination et l’envie de faire progresser les élèves… et d’avoir le matériel adéquat et pensé avec les acteurs locaux. Les exemples présentés dans ce dossier ont demandé un important investissement et beaucoup de travail. On peut au final gagner du temps et de l’efficacité si on accepte d’en perdre au départ.

Ensuite, ce qui est surprenant, c’est que la quasi totalité de ces exemples ne s’appuient pas sur des outils spécifiques à l’histoire-géographie (générateur de frise, SIG, outil cartographique, etc.) mais sur des outils numériques plus généralistes. Ce sera intéressant de voir si on fait le même constat avec les futurs dossiers concernant d’autres disciplines. Une explication ? Plus que l’outil c’est la démarche qui prime. Sans le numérique, ces collègues auraient fait preuve de tout autant d’inventivité, mais comme d’autres ont, à leur époque, utilisé l’imprimerie ou la vidéo, ils ont compris combien le numérique pouvait enrichir leurs pratiques. Aussi, plus que d’un outil à usage spécifique, ce sont le plus souvent des outils s’intégrant dans une démarche plus globale et donc à usage répétitif qui sont présentés dans ce hors-série.

Quelles mises en garde récurrentes voyez-vous émises au travers des textes ?
L. F. et O. Q. : Les auteurs insistent beaucoup sur le fait que le projet pédagogique prime sur l’utilisation du numérique. Il ne s’agit pas d’utiliser le numérique pour utiliser le numérique mais bien de choisir l’outil qui nous permettra d’atteindre au mieux l’objectif que l’on s’est fixé. Aussi, pas de solution clé en main dans les contributions, mais beaucoup d’inventivité de la part des collègues afin de faire coincider les outils existants à leurs pratiques et à ce qu’ils veulent en faire.

Quelles réussites se dessinent dans le dossier ?
L. F. et O. Q. : Nous avons d’abord vu que derrière le mot numérique se cachaient des réalités et des pratiques très diverses. Quel rapport entre l’utilisation de tablettes en classe, un système d’information géographique projetée et manipulé sur tableau numérique interactif, une webradio ou l’utilisation d’internet comme ressources pour la classe inversée ? L’apport premier du numérique est donc qu’il nous permet d’élargir notre palette pédagogique.
Ceux qui caricaturent les pédagogues laissent souvent croire que ces derniers veulent imposer une méthode miracle unique à tous. C’est tout le contraire : ils recherchent toujours plus de diversité et de formes de différenciation. A la lecture des contributions de ce numéro, on se rend compte à quel point le numérique peut justement étendre notre liste de possibles. Peut-être davantage d’ailleurs en histoire-géographie-éducation civique que dans d’autres matières. Mais cela, nous le verrons à la lecture des dossiers en préparation : enseigner en primaire, en arts, en français avec le numérique…