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Écriture collaborative : varions les styles !

On le sait, l’ordinateur permet de reformuler, d’améliorer un texte sans recopie du brouillon au propre. Mais lorsque l’on travaille ensemble sur un objet commun, à égalité par rapport à l’objet, c’est à dire que ce n’est pas une personne qui prend le clavier aux autres, le débat, l’échange se construisent plus facilement. Pour y parvenir, il est important de mettre en place une dynamique d’interaction et de collaboration : proposer un objectif et des consignes claires, accompagner le travail. Mais le document que l’on partage est déjà en lui-même un outil formidable pour aider un groupe à se concentrer.

de toutes les formes

– En classe, on peut donner un problème à résoudre sur le temps d’une séance : travail en groupe à partir de recherches individuelles sur Internet, et construction d’une réponse au problème par exemple. Mais l’objectif d’une séquence de cours sera parfois la production d’un document qui regroupe les productions d’un ensemble d’élèves sur plusieurs séances, voire sur plusieurs années : création d’un livre, d’un roman collaboratif.

– Lorsque l’on vise une synthèse des productions individuelles, le wiki est la solution. On y crée des pages ou simplement des liens avec les autres pages du wiki. L’exemple emblématique est Wikipédia, projet d’encyclopédie collaborative que chacun peut compléter et améliorer. Moins répandu que le blog, il permet pourtant des formes de collaboration plus intégrées, permet de visualiser les productions de chacun au travers de la liste des modifications apportées à chaque page.

– Publier sa production et la proposer à commentaires ouvre à une autre forme d’écriture. Ce retour de commentaires peut être libre ou organisé. Une prise de position sur les articles auxquels un élève n’a pas participé encourage la lecture critique des travaux des autres.

– Le blog s’adapte très bien pour toute activité dans laquelle la chronologie a une importance : carnet de voyage, échange entre classes, déroulement d’une expérience de classe, portfolio. Commenter les articles crée des liens entre les auteurs. Certains enseignants l’utilisent comme cahier de cours. Les articles peuvent être créés en groupe ou seul. Dans ce dernier cas, il autorise une expression individuelle et une réflexion sur ce qui est appris. Dans tous les cas, il alimente la dynamique de classe et le sentiment d’appartenance au groupe.

– La formule concentrée du blog, c’est le microblogging dont l’outil emblématique est Twitter. Cette forme d’écriture synthétique nécessite de relater sobrement un fait, de transmettre une information ou d’exprimer un avis, un sentiment. Lorsque les règles du jeu sont bien définies, l’exercice se révèle formateur.

– Les forums encouragent les formules de réponses et l’argumentation, mais n’encouragent pas à conclure. Les foires aux questions par contre demandent de produire des définitions synthétiques.

– Les réseaux sociaux, outils protéiformes qui intègrent plusieurs formes d’échanges, de visualisation, permettre d’adapter les formes d’écriture issues du blog ou du microblogging.

sur tous les tons

On le voit, les formes d’écriture numériques collaboratives sont variées et développent une réflexion individuelle ou collaborative, argumentative ou synthétique. Suivant ses objectifs et sa proximité de style, l’enseignant choisira la plus adaptée. Mais toutes ces formes ont en commun de dynamiser les groupes, et de partager entre pairs, avec l’extérieur et avec l’enseignant. Dans tous les cas également, l’écriture prend un sens nouveau pour les élèves, elle devient moins intimidante, valorisante.

Jean-Marie Gilliot