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Revue de presse du jeudi 24 septembre 2020
Une revue de presse écarlate, avec un soupçon de polémique vestimentaire, des morceaux d’orientation scolaire et 2-3 brèves
Ecarlate
Ouest France note le décalage entre les annonces d’Olivier Véran et celles de Jean-Michel Blanquer : «« La situation continue de se dégrader », a alerté Olivier Véran ce mercredi 23 septembre lors de sa conférence de presse. Taux de positivité, d’incidence, nombre d’hospitalisations, d’admissions en réanimation… Tous les indicateurs de suivi du Covid-19 sont en hausse. Le ministre de la Santé a donc annoncé un renforcement des mesures sanitaires avec notamment la fermeture totale des bars et restaurants à Marseille, et après 22 heures dans les métropoles en alerte renforcée.
Mais qu’en est-il dans les écoles ? Une cellule de crise se tient ce jeudi 24 septembre entre les ministères de l’Éducation et de la Santé pour décider d’une éventuelle modification du protocole sanitaire.»
La brève de comptoir de Fabien Crégut
Dans Vousnousils on étudie les réactions : «Face à la recrudescence de l’épidémie, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé hier soir, mercredi 23 septembre, des mesures restrictives dans les zones d’alerte renforcée, et dans les zones d’alerte maximale. Les rassemblements de plus de 10 personnes sont ainsi interdits sur la voie publique, et les bars et restaurants totalement fermés durant deux semaines au moins à Aix-Marseille et en Guadeloupe. Rien n’a cependant été annoncé pour l’école et l’université, ce qui suscite la colère des enseignants, et également des médecins :
Sur France Inter ce matin, Philippe Juvin, professeur de médecine, chef des Urgences de l’Hôpital Pompidou, déclare ainsi : « il est vraiment temps que le ministre de l’Éducation nationale se mette au travail. »» Ledit chef des urgences est aussi un élu local…
Dans le 7/9 de France Inter, Philippe Juvin disait déjà :«10 % des clusters en France viennent du milieu scolaire et universitaire, l’école est un vrai sujet car il y a une gestion un peu chaotique»
.@philippejuvin : "10 % des clusters en France viennent du milieu scolaire et universitaire, l'école est un vrai sujet car il y a une gestion un peu chaotique" #le79inter pic.twitter.com/Lq8a2wKhFS
— France Inter (@franceinter) September 24, 2020
Polémique
Avec la polémique sur les culottes des filles, Blanquer retrouve ses fondamentaux par B. Girard
«Imagine-t-on en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Espagne ou ailleurs un ministre de l’Education demandant aux élèves de porter une tenue monarchique ? La proposition déclencherait aussitôt un irrépressible éclat de rire accompagné d’un légitime questionnement sur la santé mentale de son auteur. Nulle réaction semblable en France où la suggestion d’une tenue républicaine dans les établissements scolaires est au contraire accueillie avec le plus grand sérieux, avec une forme de componction, confirmant que, décidément, dans ce pays, les références à la république, même les plus burlesques et hors de propos, font perdre la raison.»
A Belfort, une remarque fait polémique : C’est France3 qui a eu vent de l’affaire en premier : «Sa fille a été priée par son professeur de mathématiques de venir habillée avec une tenue moins provocante, à cause d’un haut jugé « trop décolleté ». La scène s’est produite dans un collège de Belfort[ …] David, un parent d’élève d’une jeune fille de 14 ans scolarisée au collège Arthur Rimbaud à Belfort, ne décolère pas. « Arrivée en cours de mathématiques, elle n’a pas eu le temps d’enlever sa veste que son professeur lui a fait remarquer, devant toute sa classe, que son décolleté était trop voyant et que sa tenue était donc vulgaire selon ses mots. Il ne comprenait d’ailleurs pas comme on avait pu la laisser entrer dans le collège »»
Dans L’Est Républicain, la suite de l’histoire : «Ce mercredi matin, suite à cet événement, le principal de l’établissement a rencontré le professeur en question pour notamment lui demander de s’excuser auprès de l’élève. Ce qu’il a fait. « Ma fille m’a expliqué qu’il n’avait pas l’air d’être sincère. Elle n’a pas accepté ces excuses », raconte David Paufert. « J’ai pris contact avec la direction académique du Territoire de Belfort. Je ne veux pas en rester là. Je veux que cela serve de message d’alerte. »
De son côté, ce jeudi, Philippe Naas, le principal du collège Arthur-Rimbaud, confirme les faits mais estime laconiquement que « la réaction globale est disproportionnée par rapport aux propos qui ont été tenus ».»
Sur La1ère, chaine réunionnaise, « « la tenue républicaine » de Jean-Michel Blanquer continue de faire réagir»
«A La Réunion, certains adolescents ne comprennent pas le sens de cette polémique. Notre journaliste Marie-Ange Frassati est partie interroger quelques élèves. « Il ne faut pas sexualiser le corps d’une femme », réagit une lycéenne. Il n’y a pas de différence à faire entre une fille et un garçon, si elle veut mettre un décolleté, elle peut en mettre », selon une autre.»
Dans Midi-Libre, on s’interroge sur l’éventuel sexisme des règlements intérieurs et on interroge ceux qui font lesdits règlements : «Du côté des parents d’élèves, on rappelle que tout cela reste très subjectif. « La question se posait déjà dans les années 60-70 quand Courrèges a créé une jupe courte, estime Christophe Pavageau (FCPE Hérault). Il faut être tolérant car on a un climat estival dans la région mais il ne faut pas que les élèves arrivent en tongs non plus ». Pour lui, l’essentiel est « de ne pas stigmatiser les élèves par rapport à leur tenue […]
Arrivée au lycée Louis-Feuillade de Lunel à la rentrée en qualité de proviseure, Ghislaine Lefort n’a pas été alertée sur le moindre cas à problème au cours des premières semaines de cours : « Pour moi, il s’agit d’un non sujet. À l’heure actuelle, nous avons d’autres préoccupations. De toute façon, il est inscrit dans notre règlement l’obligation pour les élèves de porter une tenue correcte. Cela permettrait d’avoir une appréciation si cela s’avérait nécessaire. »»
Orientation
Le Parisien s’intéresse au Klub «Dans un conteneur rénové, les visiteurs testent leur personnalité pour mieux s’orienter dans la vie. Ce « cabinet de curiosités », qui s’inspire des univers de la magie et de Harry Potter, va tourner dans les lycées et les salons d’orientation du Loiret et de la région.»
L’auto-satisfaction des ministères : Parcoursup, la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur
«Malgré le contexte exceptionnel et inédit créé par la crise sanitaire, la procédure Parcoursup 2020 s’est déroulée de manière normale, avec un nombre record de formations proposées et de candidats. Si le calendrier a été maintenu pour garantir la rentrée étudiante, des aménagements ont été apportés au fil de l’eau, en concertation avec les associations et conférences de l’enseignement supérieur avec le souci d’accompagner au mieux les candidats et leur famille»
Et aussi…
Tribune Lycée : il faut réécrire des programmes de sciences économiques et sociales
«Une enquête lancée par l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) auprès des enseignants confirme que les nouveaux programmes de SES sont trop lourds et trop difficiles à suivre pour les lycéens.
Un an après la mise en œuvre des nouveaux programmes de sciences économiques et sociales de seconde et de première, l’association des professeur.e.s de SES (Apses) a initié une enquête-bilan auprès des enseignant.e.s de la discipline, à laquelle 753 d’entre elles et eux ont répondu. Ce retour du terrain, principalement quantitatif, et complété par des éclairages qualitatifs, permet de faire le point sur les difficultés pédagogiques induites par ces programmes.»
Ludomag fait le point sur «Des collectifs enseignants qui dynamisent l’institution»
«Les collectifs d’enseignants naissent, vivent et produisent en ligne. Souvent informels dans un premier temps ils évoluent, fédèrent et grandissent jusqu’à devenir des collectifs organisés ou des associations officielles. Ils répondent à des besoins professionnels pas toujours faciles à cerner et l’institution ne sait pas forcément comment les considérer entre ignorance et “récupération”. [… ]
Si ces collectifs se forment et vivent le plus souvent en marge de l’institution, ils n’ont pas de raison d’être en tension avec elle car les enseignants qui les composent sont dans l’institution.[…]
Cela n’a pas été évoqué pendant cette table ronde mais… le succès des collectifs d’enseignants est tel que des projets relevant de l’EdTech ou de démarche politique se présentent comme étant des “collectifs d’enseignants” pour tenter de profiter de la bonne image que ces derniers ont, tant auprès des professeurs que de l’institution. Quand un phénomène commence à être instrumentalisé et dévoyé, c’est que son succès est patent.»
Emilie Kochert, partie se rhabiller
Sur la librairie des Cahiers Pédagogiques
N° 562 :Profs, exécutants ou concepteurs
Dossier coordonné par SABINE COSTE ET NICOLE PRIOU
n° 562 juin 2020
Comment les enseignants, individuellement et collectivement, interprètent-ils des textes officiels apparemment intrusifs de manière à stimuler leur créativité ? Comment s’approprient-ils des situations matérielles, organisationnelles, sociales fortement contraignantes ?
HSN n°54 : Différencier sa pédagogie : Des idées et des pratiques
juin 2020
Dossier coordonné par Jean-Michel Zakhartchouk
Promouvoir la différenciation pédagogique est un axe fort des orientations des Cahiers. Encore faut-il savoir de quoi on parle et quelles pratiques vont vraiment dans ce sens. Un retour sur des textes essentiels publiés par la revue depuis trente ans, et plusieurs textes inédits et marquants vous sont proposés dans ce dossier hors-série.
Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac – Jean-Charles Léon – Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF – Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.