Croire au Père Noël

J’écris cet édito depuis l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle et vous le lirez après le second tour. Il ne s’agit donc pas de vous parler de votre vote, mais d’anticiper la suite.

Or donc, il y a un nouveau ou une nouvelle ministre de l’Éducation nationale (je fais ce pari). Et j’ai bien envie de lui envoyer ma liste de souhaits, même si ça n’est pas de saison et si j’ai plus que des doutes…

Voici ce que je voudrais pour l’école :

– une formation professionnelle digne de ce nom pour les enseignants, initiale et continuée, car il faut du temps pour apprendre le métier, incluant pédagogie, didactique, psychologie de l’enfant, docimologie, etc. Je parle bien d’une formation qui donne les outils pour concevoir ses pratiques, pas d’un formatage à coup de méthodes-infaillibles-validées-par-la-science ;

– du temps pour que les enfants apprennent et consolident ce qu’ils ont appris, le respect des rythmes chronobiologiques. Par exemple, on pourrait, l’idée me vient comme ça, envisager une semaine avec cinq jours de classe en primaire ;

– des marges de manœuvre pour les enseignants, pour organiser leur enseignement et différencier leur pédagogie ;

– des programmes par cycle, respectueux de l’état des connaissances (N.B. : ce que l’on appelle le « roman national » ne correspond pas à l’état des connaissances en histoire) ;

– une éducation au choix et à l’orientation, tout au long de la scolarité, afin que les élèves se préparent aux décisions qu’ils devront prendre pour la suite (choix de la voie générale, technologique ou professionnelle, choix des options ou spécialités, orientation vers l’enseignement supérieur) ;

– l’autonomie des équipes, plutôt que des établissements, pour qu’elles puissent adapter leur fonctionnement aux besoins des élèves.
Mais avant d’envisager de faire quoi que ce soit, il va falloir rétablir un lien de confiance avec les personnels du ministère, et ça, ça pourrait bien être un travail à plein temps pendant un moment !

Article paru dans le n° 577 des Cahiers pédagogiques, en vente sur notre librairie :

Que nous apportent les méthodes ?

Coordonné par Céline Walkowiak et Grégory Delboé
Dans quelle mesure la méthode s’impose-t-elle pour apprendre ou au contraire constitue-t-elle un obstacle voire une impasse ? Les méthodes, faut-il les transmettre ou les laisser se construire ? Et finalement, une éducation qui vise l’émancipation des sujets peut-elle se priver de méthodes ?