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Quels parcours dans quelle société ?

La question de l’orientation des élèves a évolué depuis ces dix dernières années, avec notamment les changements économiques et les modifications des parcours professionnels. L’introduction de la formation à l’orientation tout au long de la vie, la mise en œuvre du socle commun de compétences, le PDMF (parcours de découverte des métiers et des formations), l’heure d’accompagnement personnalisé, la mise en chantier du service public d’orientation contribuent à ses bouleversements, qui interrogent les pratiques et permettent de nouvelles formes de coopération et de partenariat.

Par quatre entrées, ce dossier propose des éléments réflexifs et des récits d’expériences pour illustrer l’aide apportée aux élèves dans l’élaboration de leur choix d’orientation.

Les responsabilités institutionnelles évoluent, avec une augmentation du pouvoir des régions dans le cadre de la décentralisation, et la recherche de l’adéquation entre formation et emploi provoque des tensions dans les relations, où le projet du jeune se retrouve à être traduit en compétences de la personne.

Qui décide de l’orientation ? À quelle logique répond-elle ?  Qu’est-ce qui est du ressort de l’information, de l’éducation ? À quel moment du cursus scolaire doit-on poser la question de l’orientation ? Aujourd’hui encore, les choix des garçons et filles répondent à des représentations sociales dont il faut s’affranchir. À travers un rappel historique des savoirs à acquérir et à la lecture des articles, on comprend le véritable travail que constitue l’orientation à effectuer en amont avant qu’il y ait un problème.

L’orientation scolaire fait référence aussi bien à la sélection, la répartition dans différentes voies ou filières de formation. Elle désigne un ensemble d’activités, de mises en situation qui permettent à l’élève de s’engager vers une voie. Elle regroupe un ensemble d’outils, de dispositifs, d’interventions qui concourent à la somme des compétences nécessaires à acquérir.

Au fur et à mesure des contributions et de la réflexion, le mot « compétence » est également polysémique. Nouvelles compétences des enseignants à apprendre, des élèves : compétences à s’informer, à se former, à chercher, à hiérarchiser, compétences à maitriser de nouveaux outils (numériques comme le webclasseur, le portfolio, la visioconférence), didactiques, par exemple le DVD, la mallette des parents), compétences des parents, des partenaires de l’école, compétences des collectivités, etc.

Les tensions qui en découlent sont donc nombreuses : comment adapter l’éducation à l’orientation aux besoins de chaque élève, en prenant en considération les plus fragiles ? Comment concilier les compétences et le rôle de chaque acteur, enseignants, conseillers d’orientation psychologues, monde économique et collectivités territoriales, parents ? Comment éduquer à l’autonomie, développer l’estime de soi dans un système qui aiguille le plus souvent uniquement en fonction des résultats scolaires ?

Pour répondre au paradoxe de l’orientation choisie, orientation subie, des témoignages d’expériences en collège et lycée des différents acteurs enseignants, COP, parents à travers le PDMF, l’ODP, l’AP, rendent compte des expérimentations menées, des champs pédagogiques qui sont questionnés et des besoins de formation de l’ensemble des acteurs.

L’orientation concerne tout le monde tout au long de la vie, sans qu’il y ait obligatoirement un problème à résoudre.

Au moment de la refondation de l’école, l’orientation est requestionnée dans ses organisations et ses maitres d’œuvre, sans oublier qu’il s’agit du jeune en devenir qui s’interroge sur son avenir.