Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
Le « choc » Pisa
Un numéro de la revue de l’AFAE consacré à PISA. Un tour d’horizon fort complet entre analyses des résultats de cette évaluation internationale, échos médiatiques, dans notre pays principalement et émission d’hypothèses sur les effets de PISA sur les politiques éducatives, avec des contributions de spécialistes connus dans ce domaine : Thierry Rocher, Olivier Rey, Bernard Hugonnier et Andréas Schleicher, qui est directeur de l’éducation et des compétences à l’OCDE.
Sans doute trouvera-t-on quelques redondances d’un article à l’autre, qui auraient pu être évitées, sans doute aurait-on aimé davantage d’étude de cas, d’autant que celle sur la Pologne laisse un peu sur sa faim quant aux changements qui se sont opérés à la suite de PISA (ou d’ailleurs plutôt parallèlement), sans doute encore les conclusions prudentes sur ce que révèle PISA et le rôle qu’il peut jouer décevront-ils ceux qui espéraient trouver les bons remèdes aux insuffisances de notre école française qui aggrave les inégalités, mais on trouvera un grand intérêt à cet ensemble de contributions. Solide somme qui permet de combattre les caricatures malveillantes (PISA, arme du « néo-libéralisme », PISA, cheval de Troie, ver dans le fruit, etc.) : même s’il faut établir les limites de ce type d’évaluation, il fournit des indicateurs souvent très fins (si on sait ne pas en rester aux chiffres globaux ou aux palmarès peu signicatifs). En France, l’idée que l’école n’avait pas sa part de responsabilité dans le creusement des inégalités en a pris un coup. Reste qu’on ne peut tirer de PISA des prescriptions, ce qui est la tentation de tout gouvernement. Xavier Pons rappelle qu’on peut faire tirer des enseignements totalement contradictoires des résultats de PISA : (article « PiSA au Parlement »). Thierry Rocher, lui, intitule sa contribution « une belle enquête : lire attentivement la notice » en mettant en garde contre tout passage rapide de la corrélation à la causalité et plaidant pour une forte prudence dans l’interprétation des résultats.
Et malgré tout, quelques points forts de l’enquête PISA ressortent de ces contributions diverses, et surtout celui-ci : non, démocratiser l’enseignement, reculer l’orientation, s’occuper des plus en difficulté, tout cela ne nuit pas au dégagement d’une élite et à l’amélioration du système. Contre bien des idées reçues, voire contre le « bon sens ».