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4° table ronde : « Nouvelle vague enseignante : un métier transformé ? »

L’attention de mes jeunes voisins, étudiants en formation en IUFM, est particulièrement grande en ce début d’après-midi. Le sujet leur tient à cœur puisqu’il s’agit de s’interroger sur les transformations du métier d’enseignant.

Les intervenants sont responsables de formation, en IUFM pour Richard Etienne et Sophie Ernst, en sciences de l’éducation pour Annick Weil-Barais et Maurice Tardif (Canada).

Où se former ?

Comment l’enseignant acquiert-il ses compétences ? En enseignant. Ainsi Richard Etienne propose – avec précaution – que la formation de l’enseignant se fasse dans l’établissement scolaire. C’est en forgeant que l’on devient forgeron. L’établissement, lieu de formation permanente, permettrait la mutualisation des compétences de chacun.

À ce propos, les intervenants soulignent la difficulté de discerner ce qui relève des connaissances, des compétences et des attitudes des professeurs.

Ce que doivent savoir les enseignants

L’acte d’enseigner est nécessairement sous-tendu par une conception de l’apprentissage. On peut tendre vers le comportementalisme ou vers le constructivisme. Il est important, nous dit Annick Weil-Barais que l’enseignant en ait conscience de façon à ne pas se figer dans l’une ou l’autre de ces conceptions.

L’affrontement

Sophie Ernst, rédactrice de la revue L’École en débat nous parle de l’affrontement entre les républicains et les pédagogues. Les évolutions pédagogiques sont en lien avec les évolutions politiques. Ce débat, entre les tenants des disciplines et les tenants de la pédagogie, pointe les contradictions internes à la société. On ne peut à la fois prôner l’égalité et pratiquer la compétitivité.

L’évolution

L’enseignement n’est plus la seule médiation entre les élèves et les savoirs.
L’idée d’ouvrir à tous l’École est une idée éminemment politique.
Le processus de massification de l’école s’est engagé après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, l’École pour tous est menacée de privatisation.

Maurice Tardif affirme que « personne ne sait où va le métier d’enseignant. C’est aux enseignants de s’engager dans la définition de leur propre métier ».

Cette assertion est-elle de nature à enthousiasmer ou à pétrifier la génération des professeurs à venir ?

Odile Sotinel