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Lycée : une grande réforme ?
Ce dossier très complet commence par revenir sur les six derniers mois, de la déclaration de principes signée par le ministère et la plupart des syndicats jusqu’aux annonces distillées ces dernière semaines. Elles laissent entrevoir une réforme a minima et ambiguë.
« Le système fait largement mieux qu’il y a trente ans, mais cela ne suffit plus, autant pour les exigences d’insertion sociale que pour les besoins de l’économie. » Le Café résume ainsi le paradoxe du système éducatif français dont il présente les réussites tout en pointant une panne de la démocratisation.
Réformer le système éducatif demande du temps et ne peut se faire sans former les enseignants ni les associer à la réflexion. Les décisions prises pour l’école primaire n’indiquent pas que c’est ce chemin qui est choisi. Les organisations syndicales et pédagogiques sont prises en porte-à-faux, entre la défense de l’existant ou bien une acceptation qui permettent d’y adapter de réelles avancées. « Dans les deux cas, c’est un pari risqué : on ne décrète pas plus l’innovation qu’on n’invente la démocratisation attendue en s’arc-boutant sur la défense de ce qu’on sait insuffisant. »
Rappelant les positions syndicales divergentes sur la réforme du lycée, le dossier propose divers points de vue. La parole officielle est portée par Jean-Louis Nembrini (le Directeur de la Dgesco) pour qui « les professeurs doivent s’emparer de cette réforme ». Éric de Saint-Denis, de la fédération des établissements scolaires publics innovants (FESPI) voit d’un bon œil l’accompagnement et la mise en place des semaines de bilan, mais craint que cela ne serve qu’à récupérer des postes, d’autant qu’aucune modification du baccalauréat n’est annoncée. Michèle Amiel, proviseure de lycée et rédactrice aux Cahiers pédagogiques, insiste sur la nécessité d’une réflexion collective que la rapidité de la réforme risque de rendre difficile à organiser. Sylvain David (président de l’APSES – Association des professeurs de SES) s’inquiète pour l’avenir de la discipline et refuse une évolution des SES vers un enseignement de l’économie des entreprises. Par ailleurs le dossier revient sur l’expérience de conventionnement avec l’IEP de Paris de cinq lycées de Seine-Saint-Denis à travers l’exemple de Bondy ainsi que sur la rencontre houleuse entre Xavier Darcos et les lycéens. Enfin le Café pose le problème de la culture numérique qui doit dépasser celle de l’informatique.
Un long entretien avec Philippe Meirieu pour qui « aucune réforme ne sera acceptée si elle apparaît comme un habillage pédagogique de la pénurie », précède en dernière partie trois éclairages sur les systèmes américain (Denis Meuret), anglais (Jenny Prat) et finlandais (Paul Robert).