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Lancement de la concertation pour la refondation de l’école

Jeudi 5 juillet s’est tenue la réunion de lancement de la concertation pour la refondation de l’école. La Sorbonne et plus précisément son grand amphithéâtre accueillait à peu près 400 invités, représentants des syndicats, des parents d’élèves et des élèves, associations complémentaires et mouvements pédagogiques, « personnalités qualifiées », hommes et femmes politiques de droite comme de gauche, beaucoup de cadres de l’éducation nationale.

Le matin même se tenait dans les mêmes locaux une séance du CSE présidée par les ministres où les différentes parties prenantes ont pu faire des déclarations qui sont intéressantes à lire, car elles donnent le ton et le positionnement employés par chacun des syndicats et autres partenaires.

Celle de l’UNSA est ici, celle du SGEN est là,la déclaration de la FSU n’est pas sur son site, mais sur un site dédié intitulé « des idées pour l’éducation », où elle développe aussi ses propositions (et donne une place aux mouvements pédagogiques dont le CRAP). La FCPE a publié un communiqué, tout comme les lycéens de l’UNL qui ont mis sur leur site également leur propre déclaration. N’oublions pas non plus le SNALC

Deux représentants du CRAP étaient présents l’après-midi : Philippe Pradel et moi même. Après des interventions de Genevièe Fioraso et George Pau Langevin, qui a rappelé avec une certaine conviction les enjeux de la réussite de tous, Vincent Peillon a proposé, avec un réel talent d’orateur, un discours très « 3e République », avec des références à Jaurès, Ferry, Buisson, Blum, mais aussi Alain. « Il faut changer l’école pour changer la République et changer la République pour changer l’école » a-t-on pu entendre… Pour lui « refonder l’école de la République et refonder la République par son école est un même mouvement ». Faisant indirectement référence au CSE du matin, il a appelé à rejeter le pessimisme et le scepticisme qui se transforme trop souvent en cynisme. « Il faut fatiguer le doute » a-t-il affirmé avant de rappeler qu’une des devises des « hussards noirs » était « il n’y a rien de meilleur qu’une bonne volonté ». Il a lancé en écho à Jean Jaurès un « appel à ceux qui font confiance en l’homme ».

Il a aussi rappelé les conditions de la concertation et son caractère sans précédent. Vingt-deux ministres vont être impliqués dans cette concertation. Celle-ci ne doit pas cependant contourner la démocratie sociale (autrement dit les négociations syndicales) et oublier le travail parlementaire. Ce dispositif de concertation (qui aura aussi des déclinaisons en province) est donc la première étape d’un processus qui doit aboutir à la présentation d’une loi de programmation et d’orientation à l’automne au Parlement.

Il a ensuite présenté les quatre membres du comité de pilotage : Nathalie Mons qui semble en être la cheville ouvrière, Christian Forestier, François Bonneau président de la région Centre et Marie-Françoise Colombani. Ils devront rédiger le rapport final qui résultera des remontées des différents ateliers. Ils sont au nombre de quatre déclinés en plusieurs sous-thèmes (21 au total) :

– La réussite scolaire pour tous
– Les élèves au cœur de la refondation
– Un système éducatif juste et efficace.
– Des personnels formés et reconnus.

Le détail des sous-groupes est disponible sur le site refondonslecole.gouv.fr qui a été ouvert pour l’occasion.

Le discours de clôture de Jean-Marc Ayrault a repris une bonne partie de sa déclaration de politique générale. Il a redit à quel point il accordait de l’importance au dialogue social et à la « consultation ».

Cette concertation s’organise dans l’urgence, avec une dimension symbolique forte. Bien conscients des contraintes inhérentes à ce type d’exercice, nous ne pouvons que nous réjouir de cette occasion de contribuer aux débats entre tous les partenaires du monde éducatif, et surtout d’avancer des propositions concrètes pour la prochaine loi d’orientation. Nous allons nous efforcer d’y jouer notre rôle, em participant aux ateliers, en publiant les propositions que nous y défendrons. J’invite tous nos adhérents, toutes les personnes attachées partageant notre ambition d’une école plus juste et plus efficace à s’exprimer dans le cadre proposé, notamment sur le site dédié à cela.

Philippe Watrelot

Président du CRAP-Cahiers pédagogiques.