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EducArte

«Arte s’est lancée dans le projet il y a un peu plus de trois ans, parce que de nombreux enseignants souhaitaient pouvoir utiliser nos ressources pour préparer leurs cours mais aussi en classe », explique Caroline Ghienne, responsable de la VOD et des nouveaux projets chez Arte. « Or, il y avait un problème de droits, qui sont très chers, surtout pour une chaine publique : nous ne pouvions pas donner l’autorisation aux enseignants d’utiliser en classe une vidéo trouvée sur un de nos sites. Il a donc été décidé de développer un service ad hoc, avec une acquisition de droits spécifiques. »

Cela a été aussi l’occasion d’introduire des outils numériques innovants, correspondant au fort intérêt des enseignants pour le numérique et leur permettant de s’approprier les vidéos proposées. À la fin, on obtient ce service : un site avec accès illimité, sur abonnement, à une vidéothèque en ligne comptant plus de 350 heures de vidéo en français et en allemand, pour tous niveaux scolaires et toutes disciplines, puisque la plupart des vidéos sont en fait pluridisciplinaires, et des outils permettant de couper des extraits dans une vidéo, de les annoter, et de créer des cartes mentales. Les programmes ont été sélectionnés par une trentaine de militants du CRAP.
Prochaine étape ? D’abord, les militants du CRAP vont continuer à visionner des vidéos pour compléter l’offre. Et puis un groupe plus restreint, d’une douzaine de personnes, va expérimenter le service en conditions réelles, afin de repérer les dysfonctionnements éventuels, les améliorations à apporter. Les outils innovants du service sont aussi expérimentés dans une soixantaine d’établissements de cinq académies partenaires (Strasbourg, Nancy-Metz, Aix-Marseille, Paris et Créteil).

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Enthousiasme

Stéphane Béringue, enseignant de mathématiques et sciences en lycée professionnel, s’est engagé avec enthousiasme dans la démarche : « À titre d’exemple, les droits des vidéos (financées par l’Éducation nationale pourtant !) de l’émission “C’est pas sorcier” coutent cher aux établissements, alors les enseignants utilisent ces supports de façon illégale en classe. » Autre intérêt selon lui : les découpages réalisés intègreront une banque de données partagée.

Pour Stéphane, « le plus gros du travail de visionnage sur les sciences a été de repérer les vidéos contenant des références borderline, où par exemple on affirmait l’existence de Dieu. Car de nombreuses vidéos (souvent des productions venues des États-Unis) n’hésitent pas à présupposer l’existence d’une divinité créatrice ! C’est problématique dans l’école laïque. »

Il compte utiliser cet outil en classe pour illustrer des séquences ou introduire des activités de recherche : « Ce n’est pas toujours simple d’utiliser des vidéos prises sur les tubes habituels, dont la longueur ou une partie du contenu ne sont pas adaptées. L’outil proposé permettra de sélectionner les passages intéressants. De plus, comme en sciences nous sommes parfois limités au niveau matériel, un extrait vidéo peut être plus parlant qu’une expérience décevante. » Il envisage aussi de faire utiliser les outils par ses élèves.

Un bémol à son enthousiasme : « Restent à connaitre la capacité de diffusion de l’information, pour que tous les enseignants soient au courant, et la qualité finale de l’interface proposée. »

La rédaction

Vidéo de présentation: