Ce dossier traite de « rencontrer le fait religieux à l’école » et non d’enseigner le fait ou les faits religieux, bien qu’il y soit surtout question d’enseignement. En effet, avec le verbe enseigner se pose la question du pluriel ou du singulier pour ce qui suit. Si on choisit le pluriel, on est dans un domaine connu, balisé, étudié par la didactique des disciplines (ce qui ne signifie pas que ce soit toujours facile à enseigner) et surtout, les programmes font obligation d’enseigner un certain nombre de faits religieux, en histoire, en littérature, dans les arts, où ils sont des objets de savoir. L’école s’en préoccupe depuis bien longtemps ! Au singulier, on réintègre des dimensions plus problématiques et plus difficiles encore pour les maitres : la dimension anthropologique du religieux, l’existence du spirituel, de la foi, etc. Faut-il, par exemple, traiter un texte fondateur (la Bible par exemple, en littérature) comme n’importe quel objet culturel, au risque de lui faire perdre son identité religieuse ? Anne Raymonde de Beaudrap pose la question dans ce dossier, et Anne Vézier montre que la laïcité est un cadre qui fixe les conditions qui autorisent chacun, maitre et élèves, à aborder le et les faits religieux à l’école.