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Violence en France

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L’intérêt majeur de cet ouvrage est de s’appuyer sur les enquêtes menées par les sociologues du CADIS à la RATP (une très riche évocation du travail des  » médiateurs Grands Frères « ), au Havre, dans la banlieue lyonnaise, à Strasbourg et à Saint-Denis. Ce travail de terrain est le substrat sur lequel s’appuie Michel Wievorka, coordonnateur de l’ensemble, dans ses analyses souvent prudentes et nuancées, qui débouchent implicitement ou non sur des propositions d’action.

Si le livre dans sa globalité ne pourra qu’intéresser les acteurs de l’éducation engagés dans des actions contre la violence et les incivilités, on notera qu’une partie les concerne (et nous concerne) plus particulièrement puisque consacrée à l’école (p. 117 à 165).

Les différents niveaux d’intervention sont passés en revue : l’institution (qui n’en est d’ailleurs plus vraiment une au sens propre, comme le disent souvent les chercheurs du CADIS, tel F. Dubet), l’établissement (une réalité nouvelle, en plein essor) et la classe (un lieu décisif où souvent les choses semblent se régler à coups de ruses et d’astuces, sur lequel se replient les enseignants, ce qui n’est pas sans risques)

Les auteurs rappellent aussi que la violence physique reste marginale et que les enseignants sont finalement davantage inquiets par  » l’affaiblissement du système et sa perte d’unité  » ; ils soulignent le risque que comporte la multiplication des  » classes-relais  » s’il s’agit simplement d’écarter les perturbateurs (et de renforcer du coup l’exclusion).

Citons pour terminer cet extrait de la conclusion, où les auteurs s’insurgent contre le discours stéréotypé de la décadence :  » Ces représentations qui n’invitent à voir dans la société rien d’autre qu’une entité menacée de déstructuration et dans la nation un être culturel condamné à la décomposition ou la dégénérescence. « . Oui, on peut et on doit  » faire face la violence « .

Jean-Michel Zakhartchouk


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