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Revue de presse du 18 avril 2021

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le CNED victime de cyberattaques ou d’impréparation ?

Reconfinement : les couacs en série de l’école à distance
Sarah Nafti
“Alors que démarrait une semaine de cours à distance à l’école, au collège et au lycée, le mardi 6 avril, de nombreux couacs ont rendu impossible l’accès aux espaces numérique de travail et au service du Cned aux enseignants et leurs élèves. Les enseignants pointent un manque d’anticipation et de moyens du ministère de l’Education nationale.”

Le Cned victime de cyberattaques perpétrées depuis la Russie et la Chine
“Les cyberattaques subies par le dispositif « Ma classe à la maison » du Cned, durant la première semaine de reconfinement, auraient été perpétrées depuis la Russie et la Chine.”

Pire que l’enfer, l’école à la maison
“Alors que l’enseignement à distance se révèle déjà être un véritable casse-tête pour de nombreuses familles, les dysfonctionnements des plateformes numériques mises à disposition par l’Education nationale (ENT et CNED) en début de semaine n’ont fait qu’accroître ces difficultés.”
Pour Bruno Devauchelle, même si les outils numériques mis en place par le gouvernement proposent des contenus intéressants, l’accompagnement d’un adulte reste indispensable pour guider l’élève dans son apprentissage.
On y revient également sur les attaques de hackers : “ Le principe de ces attaques DDoS aussi appelées attaques par déni de service est simple : des groupes de hackers font tomber un service en recrutant un nombre élevé d’objets connectés dits « zombifiés » pour créer un pic de trafic sur le site et le rendre indisponible. Ces attaques font l’objet d’un véritable business aujourd’hui sur internet : des groupes cybercriminels partout dans le monde proposent de mener des attaques DDoS pour des sommes peu élevées sur certains forums :
« Ils ont même tendance à casser les prix depuis un an. C’est à peu près 20 dollars les deux heures aujourd’hui, pour une petite attaque. » Thierry Berthier, chercheur en cyber sécurité.

J’avoue que l’image d’attaque zombie m’amuse. Cette explication serait-elle plausible ? La piste des cyberattaques, utilisée pour expliquer les bugs informatiques, a rapidement été abandonnée, après avoir été largement raillée comme le fait ici Benoît Hamon :

« On a failli avoir le coup de la pulsion électromagnétique extraterrestre », ironise Benoît Hamon
Le fondateur du mouvement Génération.s a dénoncé sur franceinfo le manque de préparation de l’Education nationale afin d’organiser l’enseignement à distance, victime cette semaine de bugs.
 » « Je rappelle juste que le personnel du Cned s’est mis en grève pour dénoncer le manque de moyens, l’impréparation, poursuit Benoît Hamon. Honnêtement, j’ai pris soin depuis maintenant plusieurs années de ne pas critiquer tous les matins le ministre de l’Education nationale parce que je trouve que c’est une tâche difficile. Mais à un moment, quand il y a quelque chose qui ne marche pas, il faut dire que ça n’a pas marché et ne pas aller chercher des excuses. »

Mais l’enfer, c’est aussi ce que vivent des parents en télétravail et certains grands-parents appelés à la rescousse et je rends hommage aux grands-mères lectrices de la revue de presse, qui n’auront probablement pas le temps de lire ces lignes, bien occupées par la marmaille à la maison.

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Parents-profs et grands-parents éduquants

Pascal Plantard, anthropologue : « A la faveur de la crise, parents et enseignants ont connu un rapprochement inédit »
«La bascule dans l’enseignement à distance, pour freiner l’épidémie, a modifié les pratiques et les relations entre enseignants, parents et élèves, estime l’anthropologue. Des changements à avoir en tête, à la veille d’un reconfinement scolaire.
Je ne peux pas reproduire tout l’article ici mais en voici quelques extraits : “Au sein de cette « nation apprenante », parents et enseignants ont, à la faveur de la crise, connu un rapprochement inédit. Sur un échantillon représentatif de la population française, 95 % des parents que nous avons sondés affirment avoir eu en 2020 des échanges réguliers avec des enseignants ; ils étaient 78 % à dire que ce n’était pas le cas un an plus tôt. C’est une vraie surprise.
“La crise sanitaire a-t-elle contraint les enseignants à faire leur mue numérique ?
Nos données de 2019 – antérieures au Covid-19, donc – montraient qu’un quart des enseignants était acculturé aux technologies numériques, qu’une moitié en faisait un usage simple, et qu’un quart n’en faisait pas (ou très peu) usage. L’enquête de 2020 a révélé que les 50 % médians ont basculé vers une utilisation bien plus importante du numérique. Parmi leurs motivations, la crainte de perdre le contact avec les élèves est citée prioritairement.Reste un quart d’enseignants en vraie difficulté. S’il est très difficile de savoir ce qui se passe dans leurs classes, on identifie chez eux des « conflits de légitimité » : l’évolution rapide, forcée de leur métier les paralyse.”
“La crise les a aussi poussés à écouter les propositions des élèves. C’est ainsi que des « réseaux de jeunes » comme Snapchat ou Discord sont devenus des « réseaux de classe », en particulier pour communiquer avec les élèves les plus isolés, en risque de décrochage. Cette incorporation pédagogique des pratiques des élèves est un autre effet de la crise.”
Nul n’ignore le rôle central que les parents ont à jouer pour réguler les pratiques numériques de leurs enfants. Comment s’en sortir quand l’école à distance impose aux jeunes de rester connectés quotidiennement ?
C’est compliqué pour le parent, d’autant que l’école n’est pas la seule à stimuler les enfants avec des biens et des services numériques. Le mythe des « digital natives » continue aussi de circuler. Il conduit certaines familles, souvent les plus vulnérables, à se dessaisir des pratiques numériques de leurs enfants.
»

« Je ne suis pas sûre de tenir trois semaines » : ces grands-parents mis à contribution pour la garde des enfants
Avec l’avancement des vacances scolaires, des grands-parents, pour certains vaccinés, ont dû récupérer leurs petits-enfants en urgence pour permettre aux parents de continuer à travailler.
Par Violaine Morin

“En France, en temps normal, le recours à cette solution de garde de loisirs – pendant les vacances et les week-ends – est largement répandu : 64 % des enfants de moins de 6 ans sont gardés, au moins occasionnellement, par leurs grands-parents, selon des chiffres diffusés en juin 2018 par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). A temps plein, seuls 2 % des très jeunes enfants sont gardés en priorité par les grands-parents, par opposition aux modes de garde collectifs ou aux assistantes maternelles. « Dans la vie quotidienne, les grands-parents représentent surtout une solution de dépannage en cas d’imprévu, par exemple quand l’école ferme », précise Morgan Kitzmann.
Pour (certains) grands-parents, c’est toute une entreprise, et un sacré budget en essence ou en billets de train, quand il s’agit de se déplacer ou de faire venir les enfants pour les garder.
« dépanner » les parents en télétravail a beau être un plaisir, s’occuper de jeunes enfants reste un job à plein temps. “J’ai 25 élèves de 4 ans dans ma classe. Mes vacances, j’en ai besoin », s’agace Hélène, enseignante en école maternelle de 58 ans, qui s’occupe de son petit-fils de 19 mois quotidiennement.
« Il existe une norme grand-parentale, analyse Morgan Kitzmann, qui veut qu’être un bon grand-parent, c’est être aimant, aidant et disponible. Cette image d’Epinal invisibilise en partie le travail que représente la garde des petits-enfants pour leurs grands-parents. »
Les séjours sont d’autant plus éprouvants lorsque les grands-parents ont eu à gérer la courte semaine d’école à la maison avec leurs petits-enfants, du 6 au 9 avril.
Par un double mouvement démographique de recul de l’âge de la retraite et d’allongement de l’espérance de vie, les grands-parents comme Anne-Lise forment une génération pivot, ou « génération sandwich ». « Ce sont des grands-parents pris entre deux injonctions, aider leurs enfants à s’occuper des petits, et prendre en charge leurs propres parents dépendants », conclut Morgan Kitzmann. Une double charge mentale que la joie de se retrouver ne suffit pas toujours à alléger.”


Face à une demande pressante, les premiers enseignants vaccinés

Vaccination des enseignants de plus de 55 ans : une « vraie-fausse annonce » pour les syndicats Par Mattea Battaglia
«Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi l’ouverture de « créneaux dédiés » dès ce week-end pour les personnels de l’éducation, les policiers, les gendarmes et surveillants pénitentiaires.
On est loin d’un début de « vaccination de masse » appelé de ses vœux par le monde enseignant. A une semaine de la réouverture des écoles primaires – à deux semaines, pour les collèges et lycées –, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi 15 avril, lors d’une visite dans un centre de vaccination des Yvelines, l’ouverture de « créneaux dédiés », dès ce week-end, au bénéfice de 400 000 professionnels prioritaires de plus de 55 ans.
Deux catégories sont ciblées : d’une part, des personnels de l’éducation et de la protection de l’enfance (dont des professeurs de tous niveaux, des agents spécialisés des écoles maternelles ou accompagnant des élèves handicapés) ; d’autre part, des policiers, gendarmes et surveillants pénitentiaires.
« Les plus de 55 ans, au primaire, c’est 13 % de la profession, rappelle Guislaine David, du SNUipp-FSU ; ils sont à peu près autant dans le secondaire. A ce rythme, le jour de la rentrée, très peu de collègues seront protégés. »
»

Covid-19 : la vaccination des profs, c’est parti
«Depuis samedi, les personnels de plus de 55 ans des écoles, collèges et lycées bénéficient de créneaux spéciaux pour être vaccinés plus rapidement.
Impossible de dire, seulement 48 heures après l’entame de ce nouveau « circuit rapide » comme l’appelle le ministère de l’Education, combien de personnes travaillant dans des écoles, des collèges ou des lycées en ont déjà profité.
En tout, ce sont quelque 400 000 personnes âgées de plus de 55 ans qui sont concernées. En plus des personnels de l’enseignement, les professionnels de la petite enfance (150 000 assistantes maternelles en majorité travaillant auprès de particuliers ou au sein d’une crèche), mais aussi les gendarmes, les policiers et les surveillants de prison font également partie de ce contingent.
Le secteur de l’Enseignement représente toutefois le plus gros des troupes. Selon les chiffres de la Direction générale de la santé, cela représente 53 000 professeurs des écoles, 122 000 professeurs de collèges et de lycées, 20 000 accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH) et 17 000 agents spécialisés des écoles maternelles (Atsem).
»

Bien qu’exposés, les enseignants « se protègent bien » du Covid-19
«Malgré le brassage dans les établissements scolaires, les enseignants ne constituent pas une catégorie au sein de laquelle un sur-risque de contamination est constaté, selon plusieurs études.
L’enquête précise cependant qu’avoir un enfant scolarisé représente un sur-risque d’infection pour les adultes vivant au sein du foyer familial, où les gestes barrières tombent. Ce risque augmente de 29 % avec des lycéens, de 27 % avec des collégiens et de 39 % lorsque l’on vit avec des enfants gardés par une assistante maternelle. Ce sur-risque n’a en revanche pas été constaté avec les écoliers du primaire.
Un autre volet de l’étude de l’Institut Pasteur s’intéresse aux secteurs professionnels les plus exposés aux contaminations. Il apparaît que les catégories les plus à risque sont les chauffeurs, les professions intermédiaires de la santé et du travail social, et les cadres. Les moins exposés sont, par ordre décroissant de risque, les employés (en dehors de ceux du commerce, à risque « moyen »), les policiers et militaires, les professeurs des écoles et instituteurs, les professeurs d’université et professions scientifiques, et les agriculteurs.
Un constat qui peut surprendre dans la mesure où les écoles constituent souvent des vecteurs favorables de transmission d’autres virus que le SARS-CoV-2 : « Peut-être que les enseignants sont potentiellement un peu plus exposés parce qu’ils ont plus de contact que d’autres, mais, d’un autre côté, dans la mesure où ils sont sérieux et se protègent bien, cela n’engendre pas un sur-risque », avance Rodolphe Thiébaut, professeur de santé publique à Bordeaux.»

Covid-19 : 58 personnes pour 4000 doses… à Nice, le fiasco de la vaccination avec AstraZeneca
Le centre de vaccination de Nice, qui devait rester ouvert ce dimanche, a été contraint de fermer ses portes samedi faute de volontaires à la vaccination avec le sérum AstraZeneca.
La préfecture souligne que la population éligible est, dans les Alpes-Maritimes, « relativement réduite » avec 3 000 enseignants âgés de 55 ans et plus. Autre raison du flop, la communication tardive de cette opération. La défiance à l’égard du vaccin AstraZeneca a également fait fuir un certain nombre de personnes éligibles.

Bref, si on fait du mauvais esprit : c’est parce que nous sommes consciencieux et sérieux que nous sommes finalement peu touchés par le COVID, et cette exemplarité fait que nous ne serons pas prioritaires pour être vaccinés. Mais, comme il reste des doses d’AstraZeneca, on propose à ceux d’entre nous qui ont plus de 55 ans de se faire vacciner. Et ça ne déclenche bizarrement pas l’enthousiasme des foules. Mais les autres, les 87% qui restent, ne peuvent toujours pas se faire vacciner. L’anxiété monte, quand on voit les courbes des malades qui ne descendent pas et la colère gronde quand on se compare aux autres pays.

Vaccination des profs : « La France accuse bien un certain retard » par rapport aux « bons élèves » de l’OCDE
Eric Charbonnier, qui a piloté une étude internationale sur le sujet pour l’OCDE, souligne que, contrairement à la France, dix-neuf pays ont intégré les enseignants parmi les populations devant prioritairement être vaccinées.
Propos recueillis par Mattea Battaglia
“Deux tiers des pays sur lesquels nous avons enquêté – dix-neuf, pour être précis sur trente qui ont répondu aux questions sur la vaccination – ont intégré les enseignants parmi les populations devant prioritairement être vaccinées. C’est le cas de l’Allemagne, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Autriche, de l’Estonie, de la Pologne, mais aussi du Chili, de la Lituanie ou encore de la Russie.
Dans onze pays – dont la France – les enseignants sont soumis au calendrier vaccinal de la population générale. C’est le cas en Angleterre, sans que cela fasse débat puisque le pays a connu un plan de vaccination massif de sa population. Au Japon en revanche, où la population est âgée, mais aussi dans les pays nordiques – au Danemark, en Norvège et surtout en Suède –, cette question rencontre un fort écho public.
La France se félicite d’avoir gardé ses écoles ouvertes plus longtemps que ses voisins. Vous confirmez ?
Restons modestes : la France n’est pas non plus un cas à part. D’autres pays, comme l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Norvège ou le Danemark, ont fait le choix de maintenir au maximum leurs écoles ouvertes, en tout cas en 2020.
Vous revenez aussi, dans cette étude de l’OCDE, sur la façon dont les systèmes éducatifs se sont adaptés à la pandémie.
Des pays comme l’Australie, le Canada ou la Norvège ont fait leur « mue » numérique il y a des décennies. Comparée à ces pays, la France accusait du retard. Cela ne s’est pas joué en mars 2020 : toutes les études menées avant le Covid montrent que l’utilisation des outils numériques par nos enseignants était en deçà de ce qui se fait ailleurs.”

Dominique Costagliola : « Je ne vois pas comment on peut espérer une baisse massive des cas d’ici fin mai »
Epidémiologiste, directrice de recherches à l’INSERM, Dominique Costagliola s’est positionnée ce lundi France Inter.

« [Pour que la baisse se concrétise] il faudrait avoir pris des mesures qui permettent de limiter le risque dans les écoles : de la vaccination des personnels aux mesures d’aération, des choses qui n’ont toujours pas été faites jusque-là. Le protocole prévu à la réouverture est allégé par rapport à celui quand on a fermé [les écoles]… Il n’y a aucune logique à cette décision. »


Laïcité, j’écris ton nom

Une conférence avec des intellectuels « de toutes les sensibilités » lancera les Etats généraux de la laïcité
Le coup d’envoi sera donné mardi, a annoncé Marlène Schiappa, ministre chargée de la citoyenneté, dans les colonnes du « JDD ». Ils associeront religieux, intellectuels, associations, syndicats et jeunes Français.
Par Louise Couvelaire
«Avec le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté fait partie des figures de proue au sein du gouvernement d’une laïcité dite « exigeante », « de combat », « dure » ou « stricte ». D’autres diraient « idéologique ». Le coup d’envoi de ces états généraux sera donné au Conservatoire national des arts et métiers, à Paris, « avec une conférence de haut niveau entre des intellectuels de toutes les sensibilités » , a précisé Marlène Schiappa, indiquant qu’y prendraient notamment part l’académicienne Barbara Cassin, l’essayiste Caroline Fourest et le philosophe Gaspard Koenig.
Marlène Schiappa : « La laïcité n’est en aucun cas une arme de répression contre les religions. Nous voulons justement sortir de la tenaille entre, d’un côté, les identitaires d’extrême droite, et, de l’autre, les indigénistes et Europe Ecologie-Les Verts. J’invite chacun à prendre la parole dans le cadre des Etats généraux. »
Une « grande consultation avec Make.org » sera également lancée « auprès de 50 000 jeunes » Une référence à peine voilée à l’enquête publiée début mars par l’Ifop destinée à mieux cerner la place que les lycéens accordent aujourd’hui à la religion.
Commandée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), cette étude a démontré qu’une majorité de lycéens avait une vision plus inclusive, à l’anglo-saxonne, de la laïcité, et révélé une grande tolérance vis-à-vis des manifestations de religiosité. Ainsi, 52 % des jeunes interrogés se sont déclarés favorables au port du voile et se sont montrés ouverts au port des tenues religieuses par les parents accompagnateurs de sorties scolaires (fin mars, les sénateurs ont voté un amendement à la loi sur le séparatisme interdisant les sorties scolaires aux mères voilées). Ces données n’avaient pas manqué de faire sauter au plafond nombre de défenseurs d’une laïcité « exigeante ».
Depuis plusieurs mois, les polémiques s’enchaînent. Mi-février, en annonçant sa volonté de lancer une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait suscité de nombreuses et vives réactions. Tout comme l’annonce de la non-reconduction de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène à la tête de l’Observatoire de la laïcité, une instance créée en 2007 « afin d’assister le gouvernement et mieux faire respecter le principe de laïcité dans les services publics ». Le 31 mars, devant le Sénat, Marlène Schiappa avait annoncé le remplacement de l’Observatoire de la laïcité, jugé pas suffisamment « en phase avec la stratégie de lutte contre les séparatismes », selon Matignon.»

Laïcité : Cessons les débats stériles !
Par Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT
“Il est sain que l’on débatte de la laïcité. C’est la condition pour qu’elle reste une valeur vivante qui irrigue la société et épouse ses évolutions. Mais pour la CFDT, le débat tel qu’il se déroule aujourd’hui est dangereusement clivant et trompeur.”


La sainte orthographe égratignée

Pénaliser les fautes à l’écrit: une pratique «élitiste» selon une université anglaise

“Pénaliser les fautes d’orthographe, de ponctuation et de grammaire: une pratique «élitiste»? C’est ce qu’un établissement supérieur anglais affirme, rapporte le quotidien britannique The Telegraph. À l’université de Hull, il a été demandé aux professeurs et maîtres de conférences de ne pas insister sur l’importance d’une bonne expression à l’écrit et sans erreurs. Une mesure, selon l’établissement, qui s’inscrit dans la démarche de «décolonisation» du programme d’études notamment recommandée par Universities UK, organisation représentante des vice-présidents d’universités anglaises.”

Voir aussi l’article du Point.fr Les professeurs ne devraient pas sanctionner les fautes d’orthographe

Langues régionales: les «minoritaires» mettent le gouvernement en minorité
Mathilde Goanec pour Médiapart
«C’est une victoire contre le jacobinisme à la française : la loi Molac, en défense des langues régionales, a été adoptée en lecture définitive à l’Assemblée nationale contre l’avis du gouvernement, jeudi 8 avril. Récit d’une épique bataille parlementaire, portée par une société civile bien décidée à faire pour une fois plier Paris.»

«Ce que la promotion des langues régionales dit de notre liberté» – la chronique d’Erwan Le Noan
“La Constitution de 1958 est claire : « La langue de la République est le français ». En 2008, toutefois, le Constituant a modifié le texte fondateur pour y inclure que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». C’est en s’appuyant sur cette révision que le Parlement vient d’adopter, contre l’avis du gouvernement, une loi visant à permettre leur enseignement en mode « immersif » (c’est-à-dire, en somme, exclusif). L’évènement a ravi tous ceux qui parlent breton ou basque et un groupe de parlementaires a même fêté le moment en chantant un texte en breton sur les marches de l’Assemblée.”


Conséquences comportementales de la pandémie

Chez les étudiants, l’anxiété, la violence et la morosité montent mais la bonne idée des “chèques psy” se révèle inefficace.

Indignation à Mayotte après le meurtre de deux lycéens : « L’école n’est pas un cimetière »
L’île de l’océan Indien est endeuillée par le meurtre de deux lycéens à une semaine d’intervalle. La colère et le sentiment d’abandon étaient palpables lors d’une marche blanche organisée samedi.
Par Grégoire Mérot

Violence des jeunes : du harcèlement au drame
«Lilibelle à Saint-Chéron, Toumani à Boussy-Saint-Antoine, Alisha à Argenteuil, Yuriy agressé à Paris. Retour sur les affaires de violences entre jeunes, quelques semaines après ces drames qui ont secoué la France entière.
Comment expliquer une telle violence ? Qui faut-il accuser ? Réseaux sociaux, phénomènes de bandes, violence gratuite ou sans limite ?
Comme Anne-Liz Deba, victime de harcèlement pendant deux ans lorsqu’elle était au collège, ou la mère et la meilleure amie de Lilibelle, poignardée à Saint-Chéron en février à l’âge de 14 ans, des victimes, leur famille et leurs proches, des élus, des experts, des sociologues et des policiers sont venus témoigner dans SCAN.
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Covid-19 : « Les enfants ont absorbé les angoisses de leur famille »
INTERVIEW – La mise en place d’un forfait psy pour les enfants dont la santé mentale est affectée par la crise du Covid-19, est une « excellente nouvelle »
Christèle Gras-Le Guen, la présidente de la Société Française de Pédiatrie souligne la nécessité de cette mesure face une augmentation de la détresse psychologique chez les plus jeunes. dans le JDD

Les « chèques psy » pour étudiants, un dispositif jugé « bancal », souvent « très complexe », parfois « indécent »
La mesure d’urgence du gouvernement est ralentie par des lourdeurs administratives, un tarif peu attractif pour les psychologues… Au 10 avril, seuls 905 rendez-vous avaient été pris nous apprend Léa Iribarnegaray.
Une procédure compliquée et lourde pour les étudiants et un tarif de consultation à 30 Euros, jugé indécent par les professionnels, expliquent l’inefficacité de cette mesure.


Polémiques : menus végétariens, autotest à l’école, nouvel ENA

Loi climat : les députés se divisent sur les menus végétariens dans les cantines
L’Assemblée nationale a voté en première lecture la pérennisation des menus sans viande hebdomadaires, expérimentés avec la loi EGalim de 2018, mais la majorité n’a pas souhaité imposer de nouvelle obligation aux collectivités.
Par Mathilde Gérard et Mariama Darame
Il instaure par ailleurs une nouvelle expérimentation, sur la base du volontariat cette fois, d’options végétariennes quotidiennes dans les collectivités territoriales qui le souhaitent. Cette disposition, bien en retrait par rapport à la mesure issue des travaux de la convention citoyenne pour le climat, qui proposait de généraliser ces options végétariennes dans l’ensemble des cantines proposant un choix, a été critiquée par les associations comme manquant d’ambition, (puisque cela se fait déjà localement).
Certains députés, notamment de la majorité, ont tenté d’aller plus loin, reprenant la proposition de la convention citoyenne. « Si l’option végétarienne dans l’ensemble de la restauration collective est prise par 30 % des convives, elle permettrait d’économiser jusqu’à 1,3 million de tonnes de CO2 par an, presque autant que les émissions de tous les transports à Paris pendant un an », a soutenu la députée LREM Samantha Cazebonne, faisant référence à une étude de l’ONG Greenpeace.

Mais cette loi a divisé les représentants politiques, jusqu’au sein du gouvernement, ne souhaitant pas qu’elle soit perçue comme “antiviande”.

Supprimer l’ENA, mais encore ?
Luc Bentz
“L’annonce, par le président de la République, de la suppression de l’ENA (remplacée par un nouvel Institut des services publics) s’accompagne d’une remise en cause des privilèges de la « botte ». Mais, derrière le desserrement de l’accès aux plus hautes responsabilités et la diversification des profils, c’est une logique managériale qui se développe avec une confusion public-privé érigée en modèle.”

Une annonce en trompe-l’œil sur les autotests
Olivier Chartrain Alors que la rentrée en présentiel reste prévue lundi 26 avril en primaire et le 3 mai pour les collèges et lycées, le ministère de l’Éducation nationale aurait commandé 52,5 millions d’autotests, pour un coût de 245 millions d’euros, selon une information publiée par Europe 1.
Cette annonce a inquiété bon nombre d’enseignants, pas désireux du tout de tester eux-mêmes leur élèves.

Jean-Michel Blanquer travaille-t-il depuis le ministère alors qu’il est censé être à l’isolement ?
La photo qui a indigné les réseaux sociaux est :
Une photo de Marlène Schiappa montrant le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, en visio depuis son bureau au ministère. Cas contact, il est à l’isolement depuis plusieurs jours dans son logement de fonction (qui jouxte, ses bureaux d’après ses collaborateurs, ouf !).

En Espagne, des élèves ont cours sur la plage
Repéré par Juliette Thévenot
Une initiative qui plaît autant aux enfants qu’aux professeurs.

Je ne vais pas vous fâcher davantage en abordant de front la polémique sur les tests à l’école, ni la question du passage des examens, en particulier le Baccalauréat. On y reviendra sûrement dans une autre revue de presse. Pour le moment, je vous souhaite de profiter du printemps en rêvant de plage et d’école en plein air.
Catherine Rossignol


Des nouvelles des Cahiers pédagogiques

Un nouveau site pour les Cahiers pédagogiques : Michèle Amiel, présidente, CRAP Cahiers pédagogiques

Mieux enseigner et apprendre à « penser par soi-même »
par direletravail
Michel Tozzi est professeur émérite en sciences de l’éducation à l’université Paul-Valéry de Montpellier. Il présente ici son parcours de recherche en didactique de la philosophie.

La revue de presse des Cahiers pédagogiques évolue ! Aujourd’hui, on trouve facilement des tas d’articles en ligne, qui circulent et s’échangent notamment sur les réseaux sociaux. Nous avons donc pensé que ce que nous pouvions vous apporter, c’était autre chose, soit le recul et le temps du commentaire, en proposant une revue de presse hebdomadaire, plus hiérarchisée, plus sélectionnée et largement commentée, toujours, bien sûr, sous l’angle des questions éducatives.


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Sur la librairie des Cahiers Pédagogiques

Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac – Jean-Charles Léon – Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF – Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.