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Programmes : comment faire ?

Un référentiel et c’est tout

Dans le cadre du C2i1 (certificat informatique et internet niveau 1) à l’université, en matière de programme nous disposons uniquement d’un référentiel de vingt compétences. Quels effets dans la pratique ?

D’abord, ce référentiel autorise la préservation des styles personnels et des modes de travail de chacun, et il offre une plus grande possibilité d’adapter les contenus aux cursus des étudiants. C’est là qu’est la grande richesse, puisque l’on va essayer de trouver des activités qui présentent un intérêt évident pour les étudiants.

Je constate une très grande diversité des pratiques et même des contenus, pour des objectifs finaux communs qui sont quand même atteints par tous. Je constate aussi la nécessité de préciser les modes de validation aux étudiants, car ils n’y sont pas accoutumés. Le fait de ne pas avoir un contrôle final couperet mais de pouvoir redéposer des travaux plusieurs fois jusqu’à obtention d’un résultat satisfaisant les surprend. Mais les retours en fin de formation sont plutôt bons.

La pratique de travaux collaboratifs (donc en groupe) ne pose pas de problèmes particuliers de validation, soit en évaluant sur les parties respectives des étudiants, soit en leur faisant pratiquer l’autocorrection dans le groupe.

Au début, l’enseignant peut être angoissé de ne pas avoir de cadre assez précis, mais une fois le premier cycle complet bouclé, l’assurance revient.
Une précision qui a certainement son importance : nous n’avons pas d’inspection dans le supérieur, seulement un autocontrôle entre pairs (et encore) et donc pas de recherche de conformité à un attendu réel ou supposé.

Jean-Yves Roux
Professeur à l’université de Nantes, chargé de la préparation au C2i


Accompagner toutefois

En lycée professionnel, nous travaillons à partir d’un référentiel. Si je prends l’exemple du français, il présente la philosophie de la discipline et les quatre compétences visées. Les objets d’études sont fixés par année et sur chaque objet d’étude, trois problématiques sont proposées pour préparer l’élève à l’examen ponctuel.

L’enseignant peut utiliser ou non les ressources mises à sa disposition sur chacune des compétences (« lire, écrire, étudier la langue, argumenter, travailler l’oral ») et sur chacun des sujets d’étude (Construction de l’information, Parcours de personnage, Du côté de l’imaginaire, Identité et diversité, La parole en spectacle, etc.). Ces ressources fournissent des développements des problématiques, des propositions de démarches, d’activités, des exemples de séquences, des bibliographies, sitographies, filmographies indicatives.

Rappelons que les professeurs de lycée professionnel sont polyvalents, certains enseignent par exemple le français, l’histoire, la géographie et l’instruction civique. On peut imaginer ce que représente le travail d’un jeune collègue qui vient d’être nommé sur trois niveaux début septembre. Il dispose d’un weekend pour préparer six séquences, trois en français et trois en histoire ou géographie. Heureusement qu’il peut s’appuyer sur des documents d’accompagnement. Au fur et à mesure il s’en détachera pour faire jouer sa liberté pédagogique, en milieu de carrière il pourra même se passer de manuel et produire lui-même ses cours. Mais en début de carrière l’autonomie est un leurre, même s’il a la chance de travailler en équipe avec ses collègues.

Nicole Bouin
Professeure en lycée professionnel et formatrice