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Ouvrir la voie aux livres

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L’édition pour la jeunesse est en France particulièrement vivante et fait preuve d’une grande inventivité dans des genres différents, qu’il s’agisse de documentaires ou de la fiction sous toutes ses formes (poésie, album, BD, théâtre et, bien sûr, roman, nouvelle, etc.). L’école tire-t-elle parti de cette variété d’ouvrages à sa disposition ? Comment emploie-t-elle les livres jeunesse pour donner le gout de la lecture et transmettre des savoirs ? Voilà les questions auxquelles ce dossier souhaite apporter quelques éléments de réponse. Partout, ces livres sont mis à la disposition des élèves dans les bibliothèques centres documentaires du primaire, et les centres de documentation et d’information du secondaire, plus ou moins riches en fonction des ressources des établissements.

La situation est plus variable quant à l’utilisation en classe des ouvrages jeunesse en dehors de la lecture et la littérature. Dans ce domaine, son utilisation varie (en général pour diminuer) du premier au second degré. On en comprend les raisons : contraintes d’horaires et de programmes, spécificités des didactiques de certaines disciplines (scientifiques par exemple, qui n’utilisent pas ou peu les documentaires parmi leurs supports), et même parfois méconnaissance par les professeurs du fonds disponible.

Le tableau n’est pas sombre pour autant : une première partie mettra en valeur la diversité des usages possibles, qu’il s’agisse de formation des professeurs ou de médiation entre les élèves et le livre par la collaboration avec les bibliothèques et les médiathèques, les échanges entre lecteurs ou avec les auteurs.

Une seconde partie est consacrée à l’apprentissage de la lecture, depuis la découverte des livres en maternelle, à laquelle trois articles sont consacrés, jusqu’au lycée. On n’a jamais fini d’apprendre à lire, d’entrer dans les finesses des textes, leur implicite, de s’y découvrir et d’y découvrir l’autre. Le support privilégié est la littérature, des premiers albums lus et racontés en maternelle aux livres de plus en plus longs et difficiles que l’on conquiert. Certains albums à destination des plus grands peuvent réconcilier des élèves en difficulté avec la lecture, tout comme la BD ou le manga, moins utilisés et pourtant tout aussi intéressants, voire plus complexes qu’on ne le croit. Enseignants et professeurs documentalistes font preuve de créativité pour que leurs élèves construisent des compétences de lecteurs experts tout en découvrant le plaisir de lire, même s’il n’est pas de recette magique.

Toutefois, les livres ne permettent pas seulement d’apprendre à lire, ils sont aussi une fenêtre ouverte sur le monde : dans la troisième partie, auteurs et enseignants donnent à voir des pratiques autour du livre jeunesse qui permettent d’explorer d’autres champs disciplinaires tels que l’éducation morale et civique, l’histoire, les sciences ou encore les langues étrangères.

Devant tous ces chemins ouverts, nous espérons que le lecteur aura envie de concevoir ses propres dispositifs en s’inspirant de ceux que les collègues contributeurs du dossier ont utilisés, voire auront envie de s’aventurer sur des pistes encore trop peu explorées, en particulier dans le domaine des documentaires historiques ou scientifiques.

Élisabeth Bussienne
Professeure de français, formatrice

Clémentine Vallée
Professeure de français