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Livre «Sciences et compétences Pratiques au collège et au lycée»

Un article étonnant ?
Je garde un article symptomatique : analysant les difficultés rencontrées par ses élèves de quatrième au cours d’une étude du Horla de Maupassant, Dominique Seghetchian écrit que les élèves se sont révélés incapables « de percevoir la moindre trace de démarche scientifique » dans la démarche menée par le narrateur. M’ont étonnée tout à la fois le postulat de l’enseignante selon lequel les élèves reconnaitraient d’emblée une démarche de type scientifique et le fait que les élèves n’en décèlent pas au moins quelques traces.
M’ont aussi étonnée les objectifs qu’un enseignant de lettres poursuit à travers l’étude d’un tel texte. Ces étonnements illustrent la nécessité de communication entre enseignants, communication qui permet de se rendre compte de ce à quoi chacun forme les élèves, et donc du bagage conceptuel en construction chez ceux-ci, que les différentes disciplines pourraient solliciter. Mais surtout, cela illustre la problématique question de la transférabilité des apprentissages, souvent postulée par les enseignants comme allant de soi, mais mise en doute par les travaux de recherche.

Une activité pédagogique particulièrement pertinente ?
Outre le travail par tâches complexes et les pratiques d’autoévaluation, deux pratiques qui sont au cœur du livre, me semblent particulièrement pertinentes les collaborations entre les professeurs de science et de français.
Le travail par tâches complexes accroit la part et l’importance de la communication. Il s’agit de rendre compte du travail de son groupe pour avancer collectivement dans le traitement de la situation (P. Buisson, F. Rahmoun, D. Michaux…), de communiquer pour un public (D. Glatz), de débattre (V. Guili) ou bien d’écrire pour organiser sa pensée et conceptualiser.
Ce faisant, les professeurs de science contribuent à la maîtrise de la langue. Mais les formes du discours scientifique font le plus souvent partie de ce que F. Blanquart et C. Walkowiak nomment les « apprentissages invisibles ».

Une idée séduisante ?
J’ai été séduite par le dispositif de D. Michaux, qui met sa classe de vingt-quatre élèves en situation de s’organiser de façon collective pour répondre, via une démarche expérimentale, à une question scientifique. Il y a là un bel exemple de travail collaboratif, ambitieux.