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Les secrets des lucioles

Georges Didi-Hubermann, un philosophe français, rappelle joliment que pour connaître les lucioles, il ne faut pas les mettre en pleine lumière, ni les placer sous un microscope. Il faut les voir dans leur présent et les regarder danser au cœur de la nuit. Les élèves en train d’apprendre sont des lucioles. Pour les voir vraiment, on doit se fondre dans le présent de leur classe et les regarder danser. Danser avec les mots, les choses, les idées. Danser avec les autres lucioles.

Thierry Foulkes

Thierry Foulkes

Thierry Foulkes sait se fondre dans ce présent-là, sait repérer ce qu’un visiteur lambda ne soupçonnerait pas. Peut-être parce qu’il regarde à mains nues. Peut-être parce que son téléobjectif c’est un regard d’enseignant habitué à guetter le moment, à sentir quand quelque chose se passe, à parler aux enfants, à poser des questions qui dévoilent.

A qui dévoile-t-il ce qui se passe ? A lui-même d’abord. Avant de devenir le meilleur ambassadeur de ce et ceux qu’il est allé rencontrer. Aux spectateurs de ses vidéos ensuite, à qui chacune affirme que les voies pour apprendre sont multiples et uniques à la fois, et qu’apprendre nait et engendre du plaisir. Aux enfants, qui rapportent à Thierry Foulkes : « Votre vidéo, elle nous a fait réfléchir à notre travail. », « Je me suis rendu compte que j’avais pris le projet au sérieux ! » « J’ai été surpris qu’un adulte s’intéresse à ce que je pensais. ». Aux enseignants qui ont accepté la venue de Thierry Foulkes dans leur classe certainement aussi, puisque l’on est bien souvent pris dans les détails, occupé par ce qui ne marche pas comme l’on voudrait et que l’on oublie le positif de l’ensemble, et le chemin parcouru. Aux directeurs, collègues et chef d’établissement enfin : on connait mal ce qui est tout proche, et le lointain paraît souvent plus lumineux. Alors tout cela vaut que Thierry Foulkes nous les montre et montre encore, les lucioles…

Huit vidéos sont à partager.

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L’une rapproche « Littérature et science » au collège de Staël à Paris pour développer l’égalité filles-garçons,. Lorsqu’un chercheur de l’Institut Pasteur, un vrai chercheur du vrai Institut Pasteur, en blouse blanche, montre qu’aujourd’hui encore on ne sait pas tout, mais non, et que des hommes et des femmes, de toutes les nationalités, partout dans le monde mais aussi près de chez eux, se penchent tous les jours sur des problèmes de notre quotidien.

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On y trouvera des apprentissages avec des tablettes numériques et des élèves de 3 ou 4 ans, ou avec des cartes mentales. Et puis l’on entendra, que dis-je dégustera, admirera le calme qui règne dans la classe d’inspiration Montessori d’une école maternelle publique située en ZEP, à Gennevilliers.

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Ou alors, sans outils, sans matériel, dans « Je lis, je comprends » en CE2 à l’école Frontenac, on verra se dérouler la complexité et la finesse des opérations qui amènent ou n’amènent pas la compréhension en lecture, avec des élèves en réseau Eclair à Châteauroux. « Moi j’ai appris qu’il faut être modeste, avancer doucement, chercher ce qui peut bloquer les enfants. », conclura l’enseignante.

Mais toutes les vidéos sont à regarder. Dans toutes on se dit qu’il y aurait pour soi à prendre et à laisser. C’est le propre du modèle, des modèles dont on s’approche et s’éloigne, puisque l’on n’enseigne pas, l’on n’invente pas, à partir de rien.

Christine Vallin