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La réforme du bac est mal partie !

La période de passation des épreuves communes de contrôle continu (ou E3C) tire à sa fin, et le premier bilan que l’on peut en tirer est assez déplorable.

Faute d’avoir pu ou su choisir entre contrôle continu et contrôle terminal, la réforme actuelle du baccalauréat accumule les aspects négatifs.

Ces E3C ne sont en aucun cas du contrôle continu: avec une banque de sujet nationale, des périodes de passation imposées et leur nom même, qui en fait bel et bien des épreuves partielles, elles sortent nécessairement du cadre du contrôle continu, mené au fil de l’année et selon le rythme et les modalités souhaités par les enseignants, sans que ressortent des temps forts particuliers.

Si l’on fait le compte, il n’y a pas quatre épreuves du baccalauréat, comme annoncé dans la communication du gouvernement, mais bien vingt-deux épreuves au total, réparties sur deux années de tension continue pour les élèves.

Car la pression est bien réelle pour les élèves, qui perçoivent ces épreuves comme telles, peu importe le coefficient qu’elles représentent à la fin. Elles imposent un bachotage permanent, tout au long des deux années de première et terminale. Quant aux enseignants, ces épreuves les obligent à avancer dans le programme à marche forcée, sans jamais pouvoir s’autoriser à diversifier les approches pédagogique avec une sortie, un voyage scolaire ou un travail par projet. Travailler la méthodologie avec les élèves en vue de les préparer aux différents types d’épreuves est même devenu difficile.

À contrario, on peut souligner qu’accepter un véritable contrôle continu à l’échelle d’une classe ou d’un établissement, c’est aussi témoigner de la confiance dans la probité des enseignants et dans leur professionnalisme…

La réforme du baccalauréat aurait mérité, et mérite encore, un véritable choix en faveur d’un examen modernisé, faisant la part plus belle au contrôle continu (dont le poids n’est, en réalité, que de 10 % dans le résultat final) et à des épreuves largement renouvelées dans leur forme (travaux de groupe, par projet, incluant de l’interdisciplinarité) comme dans leur contenu (avec des programmes adaptés aux horaires par matière et, surtout, aux exigences d’un lycée du XXI siècle).

Il est encore temps de réformer la réforme !