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La déclaration de Dolto

« Refondons l’école de la république. » Au CRAP-Cahiers pédagogiques, nous prenons au sérieux le pluriel, l’impératif. Refonder l’école doit être l’affaire de tous, dans le souci partagé des apprentissages et de l’éducation de la jeunesse.

Du ministère, nous attendons des impulsions décisives. Nous avons suffisamment subi ces dernières années les décisions brutales, les injonctions avec sanctions pour les récalcitrants, ou bien les incantations à l’autonomie masquant l’abandon des équipes face aux difficultés. Nous n’avons pas besoin de cadres horaires précis à la demi-heure près, de livrets de compétences bureaucratiques à 129 items, d’évaluations clés en main. La loi à venir doit avant tout fixer des finalités claires, en particulier la diminution des inégalités de réussite entre élèves, et son application doit donner effectivement aux personnels de l’éducation les moyens de les atteindre.

De l’administration de l’éducation nationale, nous attendons des ressources. Les cadres intermédiaires se sont trop souvent transformés en courroie de transmission d’ordres hiérarchiques, en contrôleurs tatillons de l’application des consignes officielles. Leur rôle devrait être au contraire de favoriser les initiatives des enseignants, d’animer la circulation des savoirs pédagogiques et didactiques, de contribuer à mettre en place des modalités d’organisation du travail efficace.

Dans les écoles et les établissements, nous avons besoin de marges de manœuvre. L’élaboration de projets d’école ou d’établissement reste bien souvent un exercice creux, bien trop contraint par les programmes d’enseignement, les grilles horaires, les évaluations certificatives. Nous avons besoin de temps de concertation intégrés dans les services, d’instances comme le conseil d’école ou le conseil pédagogique. Mais ces moyens d’organisation du travail collectif ne seront véritablement utilisés que s’ils ont un enjeu sur des questions majeures : les contenus d’enseignement, les modalités d’évaluation, les emplois du temps, les relations avec les partenaires. Sur tous ces points, si un cadre national est indispensable, tous les acteurs éducatifs doivent pouvoir exercer des responsabilités dans sa déclinaison locale.

Oui, refondons l’école, en interrogeant les routines, les fonctionnements installés, en faisant preuve d’imagination, d’audace à tous les niveaux pour imaginer des solutions nouvelles, plus à même de mieux faire apprendre les élèves.

CRAP-Cahiers pédagogiques
le 14 novembre 2012