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Faire vivre les notes d’une classe avec la couleur

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La couleur en fournit ici une clé. Elle permet de conserver la richesse qualitative des notes. Nous présentons ici ce que permet de réaliser facilement un nouvel outil[[SHAREPART, logiciel disponible sur plusieurs sites dont [ le site collaboratif ] en version d’évaluation (limitée à cinq colonnes). La licence de la version complète vaut 120 € HT avec CD-rom, 100 € HT en téléchargement.]] basé sur la couleur.

Français Histoire
Sabine 12,00 3,50
Laura 16,50 18,50
Yasmine 5,50 5,00
Sérine 17,00 6,00
Hugo 16,50 9,00
Alexandre B. 10,00 9,00
Céline 12,50 20,00
Alexandre D. 13,50 19,00
Nicolas 17,50 18,00
Morgane 11,00 6,00
Daniela 5,00 7,00
Florian 0,00 13,00
Sihem 0,50 3,00
Alexandre H. 0,00 10,00
Antoine H. 0,00 7,00
Najat 18,50 16,00
Damien 16,50 8,00
Ci-contre figure un extrait d’un tableau de notes tout à fait classique (issu du logiciel Aplon). Nous en tirons un tableau coloré en appliquant l’échelle de couleur suivante : leduc1.gif

Nous obtenons alors le tableau brut suivant (tableau complet, 8 matières, 26 élèves) :

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L’ensemble de la manipulation se fait en trois clics à partir de notes déjà saisies. Choisir des couleurs « classiques », proches de celles des feux de circulation, rend la lecture de ce tableau assez intuitive : les notes vertes sont excellentes, les rouges mauvaises, les jaunes sont moyennes.

Un autre clic dans le logiciel et nous obtenons l’analyse de ce tableau :

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Les lignes et les colonnes ont été classées selon l’excès du nombre de cases vertes (vert franc et vert pale) sur le nombre de cases rouges (rouge franc et orange). Un résumé de cet indicateur apparaît, à droite pour les matières, en dessous pour les élèves, résumé qui traduit l’indicateur sur l’échelle de couleurs. Ainsi, certains élèves, excellents presque partout, sont colorés en vert franc, la couleur de l’excellence. Globalement, les élèves sont classés en quatre blocs : les très bons, les bons, les moyens et les faibles.
Le classement des matières permet de visualiser immédiatement une notation consensuelle positive en arts plastiques et négative en biologie. La pratique évaluative des enseignants concernés apparaît assez clairement.
La ligne correspondant au français semble particulièrement riche. Nous pouvons la faire apparaître isolée des autres matières, en parallèle avec le résumé d’ensemble, pour mieux l’observer :

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Les élèves moyens (couleur jaune) sont particulièrement faibles en français, alors que les très bons élèves (vert franc) sont seulement bons dans cette discipline (vert pale). Les élèves excellents en français sont plutôt ceux qui sont bons en général et non pas excellents. Ce phénomène n’apparaît pas dans les autres matières et montre soit une pratique évaluative particulière de l’enseignant (et alors, on pourra travailler avec lui pour l’analyser) soit un profil particulier des élèves de cette classe, notamment les moyens.

Pour en savoir plus, visualisons le bloc des élèves moyens :

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Laissons de côté arts plastiques, éducation musicale et biologie qui sont quelque peu caricaturaux, et regardons les autres disciplines : ces élèves apparaissent handicapés, non seulement par le français, mais aussi par l’histoire/géographie et la physique. Or, si l’on comprend que les deux premières disciplines puissent aller ensemble (et montrer alors que c’est le profil des élèves qui est en jeu, leur faible maîtrise du français plutôt que la pratique évaluative du professeur de français), la physique pose problème. Est-ce le professeur de physique qui note différemment de ses collègues ? Les élèves sont-ils particulièrement faibles ? Mais alors, les performances en mathématiques sont-elles globalement surévaluées ? (En effet, seuls deux élèves dans toute la classe se révèlent très faibles dans cette discipline).
C’est l’anglais, dans cette classe qui semble présenter la plus grande cohérence ou du moins être la discipline la plus proche du profil global de la classe : tous les élèves des deux premiers blocs sont affichés en vert, et tous les élèves sauf deux des deux derniers blocs sont affichés en jaune ou rouge clair.

Arrêtons là notre exemple (réel, une classe de 4e, notes R1) pour généraliser :
– Ce que nous avons montré aurait beaucoup de difficulté à émerger d’une étude quantitative (moyennes, camemberts, etc.) ; d’ailleurs, une telle étude ne serait que rarement conduite, car elle « ne parle pas beaucoup » ;
– Les résultats ci-dessus sont obtenus avec la plus grande facilité dans le logiciel que nous avons utilisé ;
– Les résultats colorés sont immédiats, mais ils ne sont pas « durs » ; ils suscitent la discussion, mais ne heurtent pas ; ils interrogent.

Le choix des couleurs, de leur nombre, de l’échelle qu’elles codent est totalement libre. On comprend donc que bien des choses peuvent être réalisées avec cette méthode, l’outil fournissant très simplement les tableaux bruts et leur analyse évoquée ci-dessus. Il ne restera plus aux pédagogues que nous sommes à en tirer une interprétation judicieuse.

Catherine Leduc-Claire, chef d’établissement
Patrick Milet, consultant


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Les notes en couleur