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Enseignants des RASED, définissez-vous !

Ne prenez pas le risque que ce soit les autres qui le fassent !!

Comment, en tendant l’oreille, lors d’un tour de salles de maîtres peut-on vouloir poser de vrais problèmes quant aux rôles et aux fonctionnements des RASED ?

Quelle réflexion Monsieur Christian Maire a-t-il menée auprès des collègues de classe comme des RASED, dans un contexte un peu plus « sérieux » pour en arriver à ce type de conclusion ?
Que recherche ce collègue en se basant sur presque rien et en arrivant à un tout ? Pourquoi envenimer des relations qui n’ont jamais été simples mais qui seraient, qui sont en passe de le devenir, grâce à tous ceux qui sont persuadés que la réussite de tous les élèves n’est pas une utopie.

Ou bien qu’il affirme son point de vue, clairement !

Il est inconvenant de citer l’exemple d’un enseignant spécialisé qui aurait pour fonctionnement 1/2 heure de travail par semaine avec un enfant.

Est-ce représentatif ?

Premier paradoxe : quel est ce constat qui montre d’une part que le rôle du RASED est méconnu et d’autre part qu’il ne fait pas le travail qu’il devrait faire. Comment remettre en cause les missions, les modalités de fonctionnement si on ne sait pas en quoi elles consistent ?

Deuxième paradoxe : on demanderait aux membres du RASED de permettre à l’enfant et à l’enseignant de ne plus avoir de problèmes. Soyons sérieux !! il suffirait d’un décloisonnement pour cela ? C’est vraiment faire peu confiance à l’enseignant de classe que de penser que la difficulté est importante ( puisqu’on fait appel au RASED) mais qu’elle peut être traitée dans un groupe de besoins ou grâce à un peu de soutien.

Mais de quoi parle-t-on ?

Si c’est de l’aide spécialisée apportée par un Réseau d’Aides Spécialisées aux enfants en difficulté, cet article ne parle absolument pas des élèves en difficulté. Quand on parle de difficulté, du côté RASED, on entend « la vraie difficulté » par exemple celle qui à un moment de sa scolarité, empêche l’enfant d’accéder au Savoir, celle qui inhibe toute progression, celle qui empêche ou gêne tout enfant dans sa relation avec ses pairs ou avec les adultes …et pas celle que tout élève perçoit au contact des apprentissages comme le souligne le texte de 2002 en nous rappelant que « la difficulté est inhérente à tout apprentissage ».

Ce n’est pas « jouer » les thérapeutes que de considérer un enfant dans sa globalité et d’essayer de comprendre pourquoi, comment l’enseignant parle de l’enfant comme d’un élève en difficulté. Ce n’est pas « jouer » les thérapeutes que d’amener l’enseignant à nous dire dans quel domaine l’élève réussit, quels sont ses centres d’intérêt, quelles relations il établit avec ses pairs, son enseignant, les autres adultes de l’école…

Ce n’est pas perdre son temps que d’écouter et de comprendre ce que l’enfant nous dit de ses réussites, de ses plaisirs à l’école, à l’extérieur.

Ce n’est pas perdre son temps que de passer du temps à comprendre ce que l’enfant peut ou ne peut pas dire de ses difficultés, de ses erreurs, de son cheminement cognitif.

Ce n’est pas perdre son temps que d’accueillir, accompagner la parole de l’élève qui a perdu confiance en lui et se dit que cela ne vaut même pas, même plus, la peine de chercher puisque ce sera toujours faux.

Ce n’est pas perdre son temps que d’essayer de comprendre comment les parents, prennent conscience, vivent la difficulté de leur enfant. Tout enseignant n’a-t-il jamais entendu parler de la blessure narcissique que peut provoquer chez les parents la difficulté de leur enfant ?

Bien sûr que RASED et enseignants classe doivent travailler ensemble. Mais il s’agit d’autre chose que de « bonne volonté ». Le terme d’identité professionnelle semble mieux adapté. Ce n’est pas en confondant nos rôles que nous avancerons mais plutôt en étant clair sur les objectifs et les missions attribuées à chacun puisque nous sommes partenaires d’une même cause : La réussite de tous élèves.

Catherine ALLART, pour la FNAME


[ Lire l’article de Christian Maire ]