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Écrire pour comprendre les sciences

Un passionnant dossier (qui vient de paraître) sur les rapports pas si simples que cela entre l’écriture et les sciences.
Les coordonnateurs du dossier Pierre Fillon et Anne Vérin, notent en introduction que cette question fait l’objet actuellement d’un grand intérêt. On pense de plus en plus que la maîtrise de l’écrit passe par des activités diversifiées dans toutes les disciplines et on insiste sur l’importance de cet écrit dans la construction du savoir scientifique. Mais rien n’est automatique. La plupart des contributions concernent l’école primaire : est-ce à dire que l’écriture en sciences est moins pratiquée dans le secondaire. Rares semblent être en collège ou lycée les enseignants qui en font un objet d’apprentissage, en faisant par exemple réécrire leurs textes par les élèves.
On trouvera dans ce numéro une revue des recherches sur la question et surtout nombre d’exemples pratiques développés longuement. Plusieurs contributions insistent sur la nécessité de différencier clairement la fonction que joue l’écrit dans le travail cognitif des élèves. Dans certains cas, il s’agit surtout d’un point d’appui à l’échange oral et à la formulation d’hypothèses. Dans d’autres, les élèves sont amenés à structurer leur pensée et à formaliser et stabiliser un savoir. Le rôle des reformulations est mis en évidence. On lira notamment l’exposé de différentes étapes de production de textes dans l’article de M. Jaubert et M. Rebière (« Pratiques de reformulation et construction de savoirs ») et le récit détaillé d’un travail sur les changements d’état de l’eau par P. Cros et S. Respaud, avec analyse de trois types d’écrit : le compte rendu individuel, réécrit collectivement, l’affiche explicative, le texte explicatif. Une contribution concerne malgré tout le lycée, avec étude de cas.
Un numéro riche, qui n’élude pas les questions vives de la recherche (en quoi vraiment écrire aide-t-il à comprendre, peut-on toujours poursuivre deux lièvres à la fois ?) et fournit des pistes de travail aux enseignants de sciences qui veulent aller plus loin dans leur pratique d’aide à l’écriture, et bien sûr aux professeurs des écoles désireux de mettre en pratique l’idée de faire travailler transversalement la langue.

Jean-Michel Zakhartchouk